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VIOLENCE CONJUGALE : HOUSSEINA SE REMET PEU À PEU DE SES BLESSURES

Après plusieurs jours d’hospitalisation, Housseina est encore convalescente, elle poursuit son traitement.

Nous avons rencontré Housseina mardi soir, jusqu’ici, difficile pour elle de réaliser ce qui lui est arrivé. Elle a encore quelques points de suture sur la lèvre supérieure, la bande sur son crâne est encore présente. Elle craint désormais pour sa sécurité, surtout que l’histoire avec sa belle-famille lui donne des insomnies. Il y a huit mois lorsqu’elle quittait son foyer, ses belles-sœurs ont failli en découdre avec elle. Housseina, infirmière diplômée d’Etat avait osé corriger son propre fils de 10 ans.

«Je rentre aux environs de 16 h fatiguée du travail et aussi du ménage j’entre me reposer … je me réveille autour de 20h je demande les enfants on me dit que l’aîné n’est pas encore rentré. Ça m’étonne et cet enfant a toujours l’habitude de faire cela et j’essaie de lui parler sans qu’il ne retienne. J’envoie le chercher et sur le coup de la colère je lui inflige une petite correction.».

Etant invitée au mariage d’une collègue, elle doit se rendre sur le lieu de la cérémonie, mais doit d’abord passer par le salon de coiffure. A peine arrivée chez la coiffeuse, elle reçoit des appels de menace.

«Ma belle-sœur m’appelle avec beaucoup d’amertume en m’insultant, quel est l’acte criminel que tu as posé sur l’enfant, tu es une sorcière, une chienne les injures ordurières… Elle me dit que c’est la première et la dernière fois que je porte main sur l’enfant et que je vais partir de cette maison».

Directement après l’échange avec sa belle-sœur, elle appelle son époux Chouarupouo Moussa qui est en voyage et sa réaction  est brutale.

«Attends quand je vais rentrer espèce de criminelle.», lui répond l’enseignant d’université.

A peine arrivée dans la salle de la soirée nuptiale pour remettre son cadeau, Housseina est appelée par une collègue.

«Elle me dit que c’est grave ici à l’hôpital. Ta belle-famille est venue ici elles sont plus de 10 femmes, elles entraient de salle en salle,  pour elle c’était que j’étais cachée à l’hôpital. Lorsqu’on leur a dit que je suis au mariage d’une collègue elles n’ont pas cru».

Sur ces entrefaites, sa collègue lui demande de ne pas rentrer chez elle, vu le vacarme occasionné par ces femmes à l’hôpital. Quand elle appelle sa sœur, après concertation avec la famille, il lui est conseillé de se rendre chez son neveu. Ce dernier va la chercher sur le lieu du mariage et la ramène chez lui. Le lendemain, le neveu appelle l’époux qui lui dit d’aller chez elle «répondre de ses actes».

Une fois dans son foyer, Housseina tombe sur ses belles-sœurs qui l’attendent furieuses.

«Elles ont dormi là, donc si je rentrais quelque chose devait vraiment arriver, elles attendaient leur proie comme on peut dire».

Le neveu s’en va, les enfants lui relatent les faits, l’une des belles-sœurs est arrivée a filmé l’enfant et s’est renseignée sur l’hôpital ou travaille Housseina.

«Elle a dit que  si on te demande tu dis que ta mère est sorcière, ta mère est criminelle, elle passe son temps à vous taper comme ça, mama c’est ce qu’elle a dit que je dise hein… que si beaucoup de gens viennent ici qu’on dise qu’on ne veut plus de notre mère.».

Pendant qu’elle discute avec ses enfants, ses belles-sœurs entrent dans la chambre.

«Je n’ai jamais vécu un tel volcanisme d’injures dans ma vie. On t’insulte on te tiraille, chacun te pousse là-bas, on te balance par ci par là, les enfants pleuraient, d’autres pensaient que c’est un jeu».

Housseina enregistre le brouhaha et le transfère aux membres de sa famille et lorsqu’arrive son époux pas de mot de paix, il ne voulait plus de sa femme, elle a tapé sur son fils et il n’est pas certain de sa présence effective au travail pendant ses soirées de garde. Bref tout s’entremêle et les prétextes fusent. D’ailleurs, le désordre occasionné par sa belle-famille dans le centre hospitalier lui fait perdre son emploi.

C’est ainsi que la jeune femme après 10 ans de mariage part de son foyer  et ne revient que pour récupérer ses documents en vue de participer  au concours d’intégration. Elle sera malheureusement agressée par la maîtresse de son époux.  Pourtant, après son départ, l’homme négociait en sourdine pour qu’elle retourne dans son foyer conjugal. Pour sa part, elle demandait au monsieur d’organiser une assise familiale afin que les vérités soient dites et que les tensions soient apaisées.

Clarence YONGO

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