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VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : PRISONNIERE DANS SA PROPRE MAISON

Pas le droit de se mouvoir dans le salon, sa chambre est le seul espace que lui concède son compagnon.  

L’histoire est celle de Berthe, jeune femme de 28 ans.

Berthe a rencontré son compagnon il y a 5 ans à Yaoundé. Durant les premiers mois, les deux tourtereaux filent le parfait amour. Berthe est secrétaire de direction et gagne bien sa vie. Elle a des petits «business» comme elle le dit et son train de vie lui convient.

Dès leur rencontre, le compagnon de Berthe déclare qu’elle a un niveau de vie élevé, lui qui commence comme simple agent de microfinance.

C’est ainsi que Berthe brade ses biens, pour respecter les désirs de son compagnon. Au bout d’un an, elle ne garde que son activité de secrétaire de direction et son homme lui demande de le suivre à Douala où il a été affecté.  Une fois cela fait, commence l’enfer de la jeune dame, enceinte de quelques mois. Berthe vit toutes les violences ; psychologique, physique, économique.

Sans emploi, elle devient l’esclave de l’homme qui lui avait promis de l’épouser. Il ne rate aucune occasion de la frapper. Battue, insultée, «il me rappelle tout le temps que je suis laide, que je sens mauvais, que je ne vaux rien», nous dit Berthe. « Est-ce que je sens mauvais? » nous interroge t-elle. Quand nous répondons par la négative, elle n’y croit pas. Dans cette histoire pathétique, ils n’ont eu de rapports intimes que 5 fois, au cours de la cohabitation.

Dans cette maison, l’homme ne voulait pas la voir traîner dans le salon et lui rappelait tout le temps «rentre dans ta cellule». La cellule dont il s’agit ici, c’est la chambre à coucher de Berthe. Elle partageait cet espace avec ses enfants.

Quelques semaines après notre rencontre, l’homme l’a mise à la porte, parce qu’il « va épouser sa vraie femme », a-t-il lancé. Nous avons vainement tenté de le joindre. Convoqué par le service social, il n’a pas daigné honorer la rencontre.  Berthe est partie de cet enfer au bout de 5 ans de violence, avec deux enfants. Elle est encore traumatisée, mais a repris sa vie en main.

Chantal Mveng

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