La nouvelle présidente de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, branche du Cameroun est Viviane Nguimaya, élue au cours de l’assemblée générale du 10 avril 2022.
Elle remplace ainsi dame Sylvie Ndongmo qui, arrivée au terme de son deuxième mandat a laissé le processus démocratique se poursuivre, ce qui a donné l’opportunité à cette autre dame d’être plébiscitée par les membres de l’organisation.
Pour Viviane Nguimeya, «changer de capitaine de bateau ne change pas d’objectifs de voyage», c’est pour ainsi dire que la mission de WILPF reste la même «le programme qui le sous-tend également», a-t-elle précisé.
Il s’agit donc pour WILPF, de continuer à œuvrer pour la paix, la justice sociale et la prévention des conflits à travers une approche participative, allant de la base au sommet, afin que les populations et particulièrement les femmes, se sentent impliquées dans le processus de la paix et la sécurité, sous le principe de la non-violence active.
En quittant cette fonction, Sylvie Ndongmo a voulu que l’on retienne la prospective
Cette passionnée de paix et avant-gardiste de son état, a mentionné les éléments importants qui sous-tendent les activités de WILPF, notamment l’éducation, la formation, la sensibilisation, la recherche, le plaidoyer et la construction, afin d’obtenir des partenariats stratégiques forts et efficaces.
Elle a de ce fait reçu le titre de reine de la paix, décernée par Sa Majesté Fornjinju Tatabong Alexandre, le chef de la communauté Lenalendem pour le travail bénévole qu’elle abat auprès des populations nécessiteuses et particulièrement les déplacés internes de la crise anglophone.
Sous son mandat, de nombreux travaux ont été réalisés avec en particulier l’analyse de la dimension genre dans les conflits au Cameroun. Un travail qui a permis de toucher du doigt les dures réalités de l’impact des conflits sur les femmes. Que ce soit dans la partie septentrionale avec Boko Haram, ou à l’Est avec les déplacés de la république centrafricaine, ou encore les déplacés internes de la crise anglophone; un solide document a été réalisé à cet effet avec en sus des recommandations.
Mais avant d’en arriver là, il a fallu mener une démarche méticuleuse auprès du gouvernement sur la résolution 1325 des nations unies, pour le programme Femme, Paix et Sécurité. Il s’agit en réalité d’un plaidoyer pour la participation des femmes au processus de paix. WILPF a travaillé d’arrache-pied sur le plan d’action de la 1325 au Cameroun et procède également à son suivi.
WIPLF Cameroon a par ailleurs mis sur pied une clinique d’assistance juridique et judiciaire pour porter assistance aux victimes de violences basées sur le genre. En guise de prévention de ces violences, l’organisation forme les femmes à l’héliciculture, l’agriculture, la pâtisserie, décoration, l’esthétique, la fabrication et la production de divers produits (savon, gel hydoalcoolique, babouche, … etc) , car ne dit-on pas qu’une femme autonome financièrement est moins exposée aux risques de violence ?
Sylvie Ndongmo devient conseillère de l’organisation. Viviane Nguimeya, la nouvelle présidente élue pour un mandat de trois ans renouvelable une fois, ne compte pas arrêter la dynamique en si bon chemin.
Qui est donc Viviane Ngimeya ?
Elle est la vice-présidente de WILPF Cameroon depuis 2015. Cette enseignante de formation est une actrice du leadership féminin et globalement de l’amélioration des conditions de la femme «toute chose qui garantit la paix et l’épanouissement de la femme africaine en général», nous dit-elle.
Avant de rejoindre Wilpf Cameroon en 2014, elle a tour à tour été en 2001, membre du réseau éducatif IEARN( International Education and ressources Network), en 2004 dans le cadre de la protection des droits des femmes, elle crée l’association Femme pour la Femme. En 2006 elle fonde l’organisation Peace Bus Association, afin d’éduquer les jeunes à la tolérance et à la non-violence en milieu scolaire.
Viviane Nguimeya est titulaire d’un master professionnel en gestion des systèmes éducatifs obtenu à l’université Léopold Sédar Senghor au Caire en Egypte, elle est professeur de français certifié et titulaire d’une licence en littérature française.
Clarence YONGO
