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YAOUNDÉ : 1er SEPTEMBRE 2016 RHANDY FUT POIGNARDÉ À MORT PAR SA NOUNOU, LA MEURTRIÈRE ÉTAIT PASSÉE AUX AVEUX MAIS ELLE N’A PAS ENCORE ÉTÉ CONDAMNÉE

Il y a 4 ans que Rhandy Brigel a été assassiné à l’âge de 12 ans,  mais l’affaire reste pendante devant le tribunal de première instance de Yaoundé.

Elle a  déjà été renvoyée plus d’une dizaine de fois et la présumée meurtrière est considérée comme une délinquante juvénile. Un statut que la famille réfute.

Selon Laure Ndonko,  la maman du défunt, cette nounou avait  au minimum 22 ans, au moment des faits. Or les pièces d’identité présentées au tribunal, montrent que cette dernière avait moins de 18 ans, la famille de Rhandy ne comprend comment.  Et pour l’agence de placement des femmes de ménage où les parents l’avaient  recrutée, cette jeune femme criminelle était âgée de 19 ans.

Malgré son aveu du crime, sans précision du mobile de son acte, Tina Nchang Ngwa, bénéficie toujours de la présomption d’innocence,  4 ans après le meurtre.

www.griote.tvLa nounou après son crime

«L’affaire a fait plus d’un an avant de passer devant le tribunal. Et durant les 5 premiers appels, elle (Tina) ne s’était pas présentée. C’est la sixième fois qu’elle était venue. Elle n’était même pas menottée comme les autres criminels. Elle arrivait au même moment avec les autres mineurs délinquants qui étaient menottés mais elle non», nous a confié la maman de Rhandy.

La mort brutale de cet enfant, froidement assassiné par la nounou, reste gravée dans la mémoire  de sa famille et de  ceux qui avaient été au courant de cette triste  histoire. C’était un  jeudi  1er septembre 2016  aux environs de 8h au quartier Santa Barbara à Yaoundé.

Quelques jours après sa mort,  son papa  Flavien Ndonko avait créé une page Facebook portant le nom de Rhandy Ndonko forever.  Sur cette plateforme,   les proches de l’enfant continuent de lui témoigner leur amour. Comme chaque année, des messages de réconfort et de prière  y sont publiés.  Parmi les textes de  ce 1er septembre 2020, celui de son frère aîné témoin  de ce crime odieux.

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«Ma vraie source d’inspiration et de motivation avec une détermination d’apprendre dans tous les domaines. Bien qu’étant mon cadet, il m’apprenait beaucoup de choses, notamment à la guitare et au piano. Même absent, il reste toujours une source de motivation pour moi. J’aurai aimé connaitre tout ce qu’il serait capable de faire avec son talent, s’il était là aujourd’hui », a écrit Wanyl Ndonko.

Le frère ainé de Rhandy avait échappé à la rage de cette jeune criminelle qui avait tenté d’en découdre avec lui aussi après avoir tué son frère.  Pour avoir vécu la scène,  Wanyl a longtemps été suivi par des psychologues et aujourd’hui il s’est remis du choc.

Rhandy Brigel Ndonko était un passionné de la musique et jouait avec aisance à de nombreux instruments musicaux. Alors qu’il n’avait que 9 ans, il avait repris le titre «bella» de Maitre Gim’s et totalisé plus de 2 600 vues sur Youtube.  A l’âge de 11 ans, il était déjà professeur de musique et encadrait d’autres enfants comme lui.

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«Vive le musicien! Tes notes de piano, de guitare et de mvet continuent de raisonner dans nos cœurs», avait écrit sa maman en 2019.

L’on se souvient de ce drame d’il y a 4 ans.  Le couple avait recruté cette jeune fille comme nounou,  elle aussi mère d’un enfant de 18 mois. C’était par le truchement d’une agence de placement des femmes de ménage dénommée Sama Care Limited basée  à Bamenda. Elle avait commis ce crime juste 8 jours après son recrutement et moins de 48h au contact des enfants.

Pour des raisons inconnues, Tina avait  tué Rhandy en lui donnant  7 coups de poignard. Après cela,  elle a également tenté de tuer son frère aîné,  heureusement, il s’était échappé et s’était réfugié chez les voisins. L’alerte donnée, la meurtrière avait tenté de s’enfuir avant d’être rattrapée par la population. Elle avait échappé à la justice populaire. Le papa du défunt s’était interposé en choisissant la voie de la justice.  Après la garde à vue,  elle avait été déférée à la prison centrale de Nkodengui  où elle séjourne jusqu’à nos jours, sans que l’affaire ait été tranchée.

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Rien ne filtre sur les mobiles de cet acte criminel. Dans la chambre de cette jeune femme, on avait retrouvé un couteau, des somnifères, des bouteilles de bière, un pilon. Et le jour où elle avait tué cet enfant, elle portait une robe de soirée de la maman de Rhandy.

Rachèle KANOU

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