Elles représentent plus la moitié des personnes infectées par le VIH sida en 2023, selon un récent rapport du comité national de lutte contre le sida.
La révélation de l’enquête menée par le comité national de lutte contre le sida le 6 août dernier fait état de ce que 8 990 jeunes dont 7 115 filles et 1 875 garçons, tous âgés entre 14 et 24 ans ont été testés positifs au VIH l’année dernière. C’est une situation alarmante autant pour la gent féminine que pour la jeunesse camerounaise en général.
La faute à l’éducation ?
Avec ces statistiques, la vulnérabilité des jeunes face au VIH-Sida et une très forte féminisation du virus au Cameroun est observée. Pour les adolescentes qui sont incluses dans ces statistiques, les parents sont pointés du doigt par les internautes. Nombreux pensent en effet que c’est parce que de nombreux parents ont démissionnés dans l’éducation de leurs enfants, ce qui se caractérise par notamment par un laisser-aller notoire et l’impunité qui font tomber leurs jeunes filles dans des filets bien vicieux n’étant en effet ni contrôlées, ni éduquées ni sensibilisées sur la vie sexuelle « Les parents ont démissionné de l’éducation de leurs enfants et le manifestent avec cette maxime : « je veux voir mes enfants grandir ». Voilà les enfants qui grandissent oooooo », réagit une internaute.
Irresponsabilité et viol ?
L’irresponsabilité dans la vie sexuelle est reprochée même aux jeunes adultes femmes. Les cas de rapports sexuels sans préservatifs seraient courants chez les jeunes camerounais. Les rapports sexuels non protégés sont plus risqués pour la femme que pour l’homme. A côté des grossesses non désirées qui peuvent en résulter, elles sont plus exposées à l’infection du VIH sida, car selon des scientifiques, le virus du sperme est plus viral que ce qui est dégagé par l’appareil génital féminin. Le virus ne se transmet pas seulement par voie sexuelle, mais par les objets souillés par le sang des personnes infectées.
A Douala, plusieurs femmes pensent que les coiffeuses ne prennent pas la peine de stériliser leurs outils de travail comme les aiguilles ce qui peut conduire à l’infection des clientes. Pour revenir à l’infection par voie sexuelle, le viol n’est pas mis à l’écart comme raison de cette prédominance féminine chez les personnes testées positives au VIH. On recense sans cesse des cas de viols dans le pays, où le bourreau ne prend pas la peine de se protéger, la victime en fait les frais. Entre août et septembre 2023, le ministère de l’administration territoriale disait avoir recensé 300 cas de viols dans la seule ville de Yaoundé, dont les auteurs étaient les conducteurs de moto-taxi.
Le taux de prévalence de VIH/sida est passé de 3,1% en 2020 à 2,1% en 2023 au Cameroun selon le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie. Ce dernier dans le cadre de la lutte contre le virus et la maladie au Cameroun, a annoncé en juillet dernier l’introduction d’un nouvel algorithme dans le dépistage du VIH/sida.
Désormais, le dépistage se fera en trois tests chez toute nouvelle personne déclarée séropositive. Le premier test est le test d’initiation, dans la mesure où il est positif, on le fera passé un second test, le test de vérification, enfin un dernier qui est le test de confirmation. Cette initiative vise à barrer la voie aux faux diagnostiques, pour parvenir à l’éradication des infections majeures que sont le VIH, l’hépatite B en particulier chez les femmes enceintes d’ici 2030.
Chanelle NDENGBE