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ALERTE SUR LES CRIMES CONJUGAUX AU CAMEROUN: 14 FEMMES TUÉES PAR LEUR CONJOINT EN 158 JOURS

C’est le chiffre que Griote évoque dans son point sur les féminicides à l’occasion de la 50ème édition de la journée internationale de la femme africaine célébrée le 31 juillet.

Le web média féminin révèle des chiffres qui alertent au sujet du mépris du droit à la vie des femmes dans leurs relations conjugales.

Depuis le début de l’année 2024, des crimes conjugaux se sont produits au Cameroun et perpétrés contre les deux sexes. Si Griote a enregistré quatre(04) crimes conjugaux dans lesquels se sont les femmes qui ont ôté la vie à leurs conjoints. L’inverse a fait l’objet d’un chiffre plus énorme dont 14 femmes tuées par leurs partenaires, notamment après des bastonnades. Elles sont incluses dans la liste des 37 femmes tuées en 205 jours au Cameroun en 2024. Plusieurs régions du Cameroun ont été le théâtre des crimes conjugaux dont Yaoundé et Douala en premier.

Les capitales politique et économique du pays accueuillent les premiers meurtres conjugaux

Le 13 janvier 2024, Ngah Cécile Owona, 26 ans, maman d’un enfant d’environ 2 ans venait de bouffer une tontine et avec l’argent touché, elle a décidé de s’offrir une boutique. Une dispute a éclaté entre elle et son homme au sujet du nom qui devait figurer sur les documents de la boutique. Alors que Cécile voulait que ce soit son nom qui soit naturellement inscrit sur ces papiers, son concubin lui, voulait que ce soit le sien qui y figure. C’est parce qu’elle s’y opposait qu’il l’a violemment frappée le vendredi 12 janvier. C’était au quartier Ekounou, à Yaoundé. Elle a été transportée aux urgences où elle est décédée le lendemain. À Douala, le même jour, un homme a tuée sa femme à l’issue d’une bastonnade au quartier Logbaba. Après ce meurtre, la famille a enterré la victime en douce et n’a pas osé porter l’affaire devant la justice.

À Nkoabang, la clôture du mois de janvier est marquée par le fémincide de Hulda

Le 30 janvier 2024 à Nkoabang dans la région du Centre, Hulda la vingtaine voit ses jours abrégés par son ex petit ami. Elle avait quitté ce dernier pour violences répétées, mais il n’acceptait pas cette séparation. Après l’avoir maintes fois suppliée de lui revenir sans succès, il a pris sa vie avant de se donner lui-même la mort. Près de la dépouille de Hulda, se trouvait une lettre dans laquelle son bourreau avouait le crime et révèlait avoir agi avec la complicité de quelqu’un d’autre.

Deux féminicides en l’espace de deux jours en février

Le 24 février au quartier Minboman, à Yaoundé, Suzanne est morte sous les coups de son compagnon. Le lendemain dans la région du Nord, c’était au tour de Hapsatou. La mère de famille régulièrement victime de violences conjugales avait quitté son mari, mais est revenue à la demande de son fils qui menaçait de se suicider. À son retour son époux a repris ses habitudes et lui a asséné le coup fatal.

Le mois de mars marqué par le crime conjugal de Ngono Yolande

C’est son mari qui a mis fin à ses jours le 14 mars au quartier Messassi dans la ville de Yaoundé au cours d’une énième bastonnade. La femme souvent battue par son époux n’a pu survivre aux coups du marteau assenés par son bourreau, qui, lui-même s’est donné la mort après son acte en se sectionnant les ligaments.

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3 crimes conjugaux en avril

Dans la nuit du dimanche 7avril au lundi 8 avril, le quartier Sape de Pk16 à Douala était horrifié par la disparition de Fanny, la trentaine. La jeune femme a été battue à mort par son amant. Après son forfait, ce dernier a pris le téléphone portable de sa victime pour informer sa famille à elle de ce qu’il avait tué leur fille. Il s’est ensuite volatisé dans la nature. Le 13 avril à Dschang, c’est une intellectuelle qui rejoint la liste des femmes tuées par leur compagnon. Blanche Dontsa, enseignante d’université meurt sous des coups violents. L’auteur soupçonné de ce crime est son mari, l’homme politique Christian Fouelefack. L’affaire révélée plus tard soulève un véritable tollé. Le 19 avril, dans la région du Nord, à Garoua précisément , Massa est tuée par son fiancé Tizé Ndemba, 35 ans. Ce dernier dit n’avoir pas supporté de la voir avec un autre.

3 meurtres conjugaux en mai

Le 9 mai 2024, l’Assassinat d’Alida Marceline suscite l’indignation générale au quartier Bp cité à Douala. La jeune fille de 21 ans s’était réfugiée chez ses voisins pour fuir les violences de son compagnon le nommé Joseph Ngounou. Ce dernier a nuitamment mis le feu chez les hôtes de sa compagne, prenant soin de barricader l’extérieur pour empêcher sa cible de s’échapper. L’incendie criminel n’avait pas fait que tuer Alida, mais également trois autres personnes dont deux enfants.

Le 13 mai, c’est Marie Kongwe qui est tranchée à l’arme blanche par son compagnon reconnu violent. Les faits se produisent au village Ebodje, dans la région du sud.

Le 16 mai toujours dans la région du Sud, précisément à Ambam, dame Sala Yéné est accidentellement tuée par son époux au cours d’une dispute conjugale. Dame Sala née Yene Ndongo Christelle et son époux le sieur Sala, vivaient une relation tumultueuse depuis plusieurs mois. Ils partagaient la même maison mais chacun s’était mis en relation avec un autre partenaire. La veille de son décès, la dame avait passé la nuit chez son amant, est revenue le matin à son domicile conjugal, elle y a trouvé le fils de la nouvelle compagne de son époux, ainsi ont déclenché des querelles. Christelle a essayé d’empoigner son époux, lui l’a bousculée, elle s’est cognée la tête sur une chaise, s’est rendue à l’hôpital où elle est décédée suite à une hémorragie interne.

Juin accueille deux meurtres conjugaux

Les féminicides du mois de juin se sont produits à Douala et à Ngaoundéré. À Douala, c’est Mensy, la quarantaine, qui a été tranchée à la machette par son époux de nationalité nigériane le 16 juin. Environ trois semaines avant, elle avait quitté le domicile conjugal à la suite d’une dispute. Le 17 juin au quartier Mbideng, à Ngaoundéré, une autre femme est tuée par son fiancé de nationalité tchadienne. Il dit avoir voulu faire payer à sa victime sa trahison de l’avoir vue avec un autre.

Les femmes seraient ainsi en danger dans leurs foyers, avec leurs partenaires. Des violences sont sans cesse signalés auprès de notre rédaction. Des sensibilisations sont toujours menées afin que le pire ne se produise pas. Face à cette situation et chiffres alarmants, la JIFA sert de prétexte pour rappeler que les droits des femmes sont des droits humains, et que les autorités compétentes devraient s’activer avec la dernière énergie pour protéger et promouvoir ces droits afin de permettre à la femme camerounaise de libérer son potentiel pour poser sa pierre à l’édifice du développement.

Chanelle NDENGBE

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