Mardi soir, Germaine Mbezele a été conduite dans un véhicule médicalisé à l’hôpital Laquintinie, où elle a été admise aux urgences.
C’est sous l’impulsion de Me Clémence Mafetgo et Charlotte Tchakounté que l’initiative a été rendue possible après une journée de tribulations.
C’est qu’au cours de cette journée marathon du mardi 31 juillet, il avait été demandé au fils de Germaine de sortir sa maman de l’hôpital Tergal pour qu’elle suive les soins à partir de la maison. Une information à ce sujet avait d’ailleurs été diffusée par des lanceurs d’alerte qui arguaient que c’est pour cause de facture impayée par l’honorable Djeumeni Benilde. Cellui-ci avait pris l’engagement de financer les frais de prise en charge médicale.
Ayant contacté l’honorable, il nous dira qu’il n’en est rien et que son équipe a réglé toutes les factures, les médecins ayant décidé d’un suivi médical à domicile.
Lorsque nous nous rendons à l’hôpital Tergal, nous nous apercevons que diverses versions se chevauchent. Entre l’absence de place tel que déclaré en début d’après-midi à Me Mafetgo et des explications pour le moins curieuses de l’un des médecins, il était difficile d’y voir clair. Ledit médecin affirme que la place de Germaine n’est plus dans un hôpital au risque d’une contagion.
Mais jusque-là Germaine ne parvient pas du tout à se mouvoir, sa jambe droite reste suspendue en l’air.
Plus tard, nous apprendrons que l’annonce de la sortie de Germaine de l’hôpital devait être accompagnée d’un reportage télévisé, commandé par l’honorable Djeumeni. Selon nos enquêtes, ses hommes de main avaient fait savoir que le quota financier à la disposition de la victime de violence conjugale était atteint.
Germaine transférée à l’hôpital Laquintinie
Lorsque nous arrivons à l’hôpital Tergal, il est 21h 30 minutes. Nous y rencontrons deux avocates ; Me Clémence Mafetgo et Me Charlotte Tchakounté. Elles sont venues s’assurer que la malade admise deux jours plus tôt sera bel et bien transférée dans de bonnes conditions.
«En journée, on m’a dit que la malade doit sortir alors qu’elle n’arrive même pas à se lever, elle fait tous ses besoins sur place, comment on peut demander qu’elle sorte de l’hôpital ?», interroge Me Mafetgo.
C’est donc face à cette situation critique que Me Tchakounté est intervenue, appelant ainsi la déléguée de la promotion de la femme et de la famille à trouver une issue. Elisabeth Lafortune Makota a mobilisé ses équipes pour que cela soit possible.
Sur ces entrefaites, un brancard est utilisé pour transporter la malade vers l’ambulance. Une image qui nous saisit, Germaine a le pied droit suspendu en l’air. Elle ne parvient pas à le poser sur le lit. C’est donc ce pied que son bourreau a tranché à la machette. Sur son visage, se lit la douleur, d’ailleurs une fois dans l’ambulance, nous apercevons des larmes qui dégoulinent sur ses joues. Germaine a mal, cela se voit, elle est minée par la douleur. Nous arrivons à l’hôpital Laquintinie à 22h, elle est immédiatement conduite aux urgences.
Le bourreau présenté comme «un bandit de grand chemin» n’a pas encore été interpellé
Amang A Kodia sort très tôt le matin et rentre très tard le soir, nous dit notre source, au quartier Cité de la paix où vit cet homme dans la maison familiale, il sème la terreur.
L’homme agresse femmes, hommes, enfants, lorsqu’il mange dans un tourne-dos de son quartier, inutile de lui demander de payer la facture, sinon vous recevez une raclée. C’est la raison pour laquelle le jour où il a frappé sa compagne avec laquelle il vit depuis 10 ans, personne n’a osé broncher par peur de représailles.
Selon notre source, il est soutenu dans ses activités de brigandage et de violence par sa maman, qui « utilise des gris-gris pour le protéger ». Il faut savoir qu’après son forfait, il avait été arrêté par des éléments du BIR avant de prendre la fuite, profitant d’un moment de distraction.
Amang A Kodia Dieudonné ces jours ci rentre à la maison aux environs de minuit et ressort très tôt vers 5h.
Une plainte a été déposée contre lui pour tentative d’assassinat, coups et blessures graves, et menaces sous conditions.
Germaine Mbezele a été battue jusqu’au sang par son compagnon le samedi 21 août, pour avoir assisté son fils malade. Elle est donc arrivée avec retard pour se rendre avec Amang A Kodia Dieudonné à une cérémonie de mariage. C’est la raison de sa sanction.
Clarence YONGO