La femme d’affaires sénégalaise, seule en face de 18 hommes en course pour la magistrature suprême, manifeste confiance et assurance la veille du scrutin présidentiel.
Très peu connue de la scène politique il y a quelques mois, Anta Babacar Ngom ira aux urnes ce 24 mars pour briguer le mandat présidentiel. L ’unique femme en course axe sa campagne sur l’économie du pays en accordant une place de choix aux femmes et aux jeunes.
La candidate veut soutenir l’autonomie des femmes
Au rang des promesses de la candidate de l’Alternative pour la relève citoyenne (ARC) figure la création d’un établissement financier exclusivement dédié aux femmes. Par la création de cette banque pour femmes, elle veut soutenir l’autonomisation des femmes dans le pays au regard des dures réalités auxquelles elles sont confrontées. Aussi, assume-t-elle d’être la candidate des femmes. « Identifiez-moi comme la candidate des femmes, identifiez-moi comme la femme candidate, je l’assume pleinement. Par contre je suis la candidate de tous les sénégalais », déclare la cheffe de l’ARC. Par contre, Anta Babacar veut briser les stéréotypes qui feraient croire qu’une femme ne peut être cheffe d’Etat. « Il faut se poser la question de savoir pourquoi les femmes ne s’impliquent pas assez en politique ? Peut-être parce qu’on leur a fait croire depuis longtemps qu’une femme ne peut pas être Présidente de ce pays-là. Moi je n’y crois pas ! », dit fermement la femme politique. Les jeunes occupent également une place de choix dans son programme car la candidate pense que pour l’épanouissement de la société, le Sénégal a besoin de l’insertion des jeunes et des femmes dans tous les secteurs de la vie active.
Une économiste prête pour la présidence
La femme d’affaire de 40 ans, est activement entrée en politique il y a 7 mois avec la création de l’ARC avec l’ambition directe d’accéder à la magistrature suprême. En juillet dernier, le Sénégal était surpris par l’annonce de la cheffe du groupe Sédima comme candidate à la présidentielle 2024. En effet jusqu’ici, l’héritière de l’empire des Ngom s’était toujours illustrée dans les affaires qui ont exclusivement trait à l’économie.
La candidate à la présidentielle est en effet depuis 2016 directrice générale du groupe Sédima, l’entreprise internationale spécialisée dans l’aviculture fondée par son père Anta Babacar Ngom Diack. Elle exerce dans l’entreprise familiale depuis son jeune âge et a été formée en économie au Canada et en France. Ses compétences en économie et ses années de leadership la rendent confiante pour assurer une bonne et équitable gestion des ressources du pays si elle est élue dimanche en dépit de son manque d’expérience politique. « Je suis une cheffe d’entreprise qui exerce une grande influence dans de nombreux secteurs. Je connais le secteur privé et j’ai donc une expérience importante à partager. Je suis ambitieuse et courageuse, mais cette ambition ne vise pas à obtenir des gains politiques. J’aspire au sommet, à la gestion du pays. », assure la candidate.
Après la validation de sa candidature par le conseil constitutionnel le 4 janvier dernier, il lui a fallu quelques semaines pour se faire connaitre du peuple sénégalais avec son programme et ses ambitions. Elle a marqué les esprits lorsqu’elle a défié le Président Macky Sall en laçant sa campagne le 4 février dernier manifestant ainsi sa désapprobation contre le report de l’élection présidentielle.
De juillet 2023 à mars 2024, elle a résisté à toute les étapes, après le recalage de l’ex cheffe du Gouvernement Aminata Touré avec d’autres candidates par le conseil constitutionnel, suivi du retrait de Rose Wardini pour double nationalité, Anta Babacar reste la seule femme à briguer la présidence. Ecrira-t-elle l’histoire en obtenant la majorité face à ses 18 concurrents dont le célèbre Diomaye Faye, nous le serons à l’issue du scrutin du dimanche 24 mars.
Chanelle NDENGBE
