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BAFOUSSAM: UN ÉLÈVE TUÉ SUR LE CHEMIN RETOUR DE L’ÉCOLE

Des hommes non identifiés se sont approchés de François Xavier Ghoda, simulant une causerie amicale, avant de l’agresser.

La stratégie utilisée par les agresseurs n’a pas éveillé l’attention. Ils sont allés vers l’adolescent de 18 ans comme s’ils le connaissaient, lui intimant l’ordre en sourdine de leur donner tout ce qu’il possédait.

« Un groupe de trois gars se sont rapprochés de lui comme s’ils étaient des amis et qu’ils causaient, alors qu’ils étaient en train de l’agresser. Même les riverains se sont rendus compte que c’est une agression lorsque l’enfant était dejà par terre »,

nous raconte Jan Byg-mop Njansan le chef d’antenne de Radio Batcham.

Hier 10 mai 2022 dans la ville de Bafoussam, François Xavier Ghoda a été froidement tué par des jeunes alors qu’il revenait de l’école. L’horreur s’est produite au quartier Bamendzi King place, précisément au lieu sacré de la chefferie Bafoussam, dans le 1er arrondissement de la ville. Une rue réputée dangereuse, mais empruntée par les élèves comme raccourci pour rallier leur maison au retour des classes.

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La maman de la victime inconsolable

C’était un mauvais jour pour  François Xavier Ghoda, 18 ans, élève en classe de lower sixth au lycée Bilingue de Bafoussam. Il revenait de l’école aux environs de 10h  après avoir terminé les deux épreuves du matin, puisqu’ils sont en pleine composition. Il est abordé par des jeunes qui lui demandent de donner tout ce qu’il possède y compris son téléphone. Il va tenter la résistance et malheureusement, sera poignardé avec un couteau par ces voyous. Le jeune homme reçoit deux coups de poignard, l’un sur le buste et l’autre, dans le cou. Il s’écroule mais puise ses dernières forces pour appeler au secours. Les riverains  dont des garagistes du coin vont accourir et le conduire dans un centre de santé intégré non loin du lieu du crime. Le jeune élève ayant perdu beaucoup de son sang, va s’éteindre.

« L’enfant est venu mourant parce que quand il s’est échappé, il s’est écroulé au goudron et nos voisins garagistes l’ont secouru. Quand ils l’ont amené, l’enfant saignait de tous les orifices. Le sang sortait de partout, le pouls était imprenable. Quand on a pris les paramètres de l’enfant ça ne donnait plus. On a pris même une voix veineuse et ça ne donnait plus puisque le sang était déjà coagulé »,

laisse entendre Reine Songsang, médecin chef du centre de santé intégré où le défunt a été conduit.

Ce jeune garçon est passé de vie à trépas , son corps est à la morgue. Ses agresseurs courent toujours et la brigade de Makambo a ouvert une enquête. Sa famille qui le présente comme un enfant très discipliné et assidu est sans voix ses encadreurs aussi.

En 5 jours seulement, on compte déjà 4 cas d’agression en milieu scolaire avec poignard, soit un mort

Le milieu scolaire est pollué de délinquants qui se rendent désormais dans les salles de classe avec des armes blanches. S’ils ne s’en prennent pas à leurs camarades c’est à leurs encadreurs. Lundi, en tout début de cette semaine, l’on annonçait un autre cas d’agression au lycée général Leclerc, un élève qui a poignardé son camarade à la sortie des classes. Et l’on se souvient encore , il y a juste 5 jours au lycée technique d’Ebolowa, un élève de la première année a poignardé son camarade de la 4ème année au sein de l’établissement. Heureusement pour ce dernier il a été d’urgence conduit à l’hôpital où il continue de suivre des soins. Quelques semaines avant, soit le 6 avril , c’est un élève qui poignardait le principal de son collège parce qu’il avait confisqué son pull over.

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Ce phénomène de violence va croissant et devient inquiétant. La ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté , WILPF Cameroun , s’insurge contre tous ces actes de violence.

« Ces violences induisent l’urgence d’accentuer l’éducation pour la paix dans les établissements scolaires, éducation pour laquelle nous sommes disposés à apporter notre pierre pour son édification . L’équilibre de toute la communauté éducative au Cameroun est en danger et il faut agir vite… L’école est un lieu d’apprentissage et non un champ de bataille »,

a écrit WILPF.

L’organe non gouvernemental invite les institutions compétentes à ramener la paix à l’école.

Rachèle KANOU

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