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CANCER DU SEIN : ELISABETH NGUE NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN

Elsabeth, 46 ans, vit avec un cancer du sein depuis 6 ans.

Elle a perdu son sein droit et sur la tête elle n’a plus de cheveux. Elle marche constamment avec un parapluie et un chapeau, surtout pendant les moments de soleil, parfois avec un coussin cœur sous l’aisselle pour permettre l’équilibre de son corps.

C’est en avril 2016 que tout bascule pour Elisabeth Ngue épouse Ngo Nack. Un jour alors qu’elle palpe à tout hasard son sein droit, elle ressent une boule étrange. Inquiète, elle va faire part de la situation à son mari.  Et quelques jours après il va l’envoyer faire consulter.

«Je suis allée à l’hôpital gynéco obstétrique de Yassa. J’ai fait la mammographie et tout ce que le médecin m’a recommandé. Lorsque je retire mes résultats, c’est là où le médecin me fait part de ce que je suis malade. Mais il ne me l’a pas dit vite de peur que je sois frustrée. Je me posais la question parce qu’il me demandait de faire la  biopsie. Je lui demande c’est quoi, il a essayé de m’expliquer mais je ne comprenais toujours rien »,

nous laisse entendre Elisabeth.

Cet examen ne se faisant sur place, il lui est conseillé de se rendre à l’hôpital général. Entre angoisse et stress, Elisabeth est informée qu’elle souffre d’un cancer du sein. Sur le coup, elle a l’impression que le monde s’est arrêté. Seul son mari est au courant de la situation.

« La famille a su après deux ans que j’étais malade. Tout le monde était surpris. Et les uns disaient, on ne cache pas une maladie. Personne n’a jamais cherché à être malade … Ils m’ont beaucoup remontée. Me demander de rendre grâce à Dieu parce que généralement les cas de cancer c’est au plus 6 mois de vie. Mais Dieu a permis que je résiste, »

reconnait-elle.

Elle est soutenue par son mari

Son plus grand soutien est son époux. Les photos accrochées sur les murs de sa maison, montrent la belle allure d’Elisabeth. Belle femme, elle est mariée depuis plusieurs années à cet homme au grand cœur qui a su lui apporter son amour au moment où tout semblait aller mal pour elle. Du début de sa maladie jusqu’à nos jours, il ne l’a pas lâchée.

«Il aurait pu m’abandonner ou bien me renvoyer chez les miens. Mais il s’est en occupé de moi »

Frustrée par le regard des autres

Les débuts n’ont pas été facile pour Elisabeth. Lorsqu’on lui impute un sein, elle a l’impression que tous les regards sont fixés sur ce côté de son corps. Seulement, elle va vite s’y habituer au bout de quelques temps. Son objectif était de continuer à vivre fièrement, s’appuyant sur l’amour de son mari et la grâce de Dieu. Elle aura compris que le cancer est une maladie comme toutes les autres, il n’y a pas de honte à être malade.

« Quand vous êtes malade c’est d’abord le moral. Au départ ça me dérangeait, mais quand j’ai compris ça avec l’encouragement de mon époux. Parfois tu te rends compte qu’on regarde bien ta morphologie … Je me dis que dans leurs pensées ils se demandent bien comment je fais avec un seul sein. Il faut dépasser ça parce que je ne vous mens pas, si vous mettez ça dans la tête le stress va vous tuer.»,

explique Elisabeth.

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Port de la prothèse

Ce n’est pas facile pour Elisabeth. Même si elle ne l’a jamais essayée, elle pense que c’est inutile vu qu’elle aura l’impression d’avoir un corps étranger en elle. Elle n’a surtout pas envie d’attirer plus de regard sur elle.

«Les seins sont naturels. Ça va gêner, j’aurais toujours tendance à toucher ce côté et ça va attirer l’attention des gens. Genre la dame là a quoi aux seins. Même celles qui ne vous connaissent pas, c’est la curiosité parce que nous les femmes c’est comme ça. La vie d’une personne qui vit avec cette maladie peut être très simple au cas où elle peut se l’enlever dans l’esprit.».

La prise en charge du cancer est couteuse

La prise en charge peut-être moyennement coûteuse lorsque le diagnostic se fait tôt.  Mais à une phase élevée, elle n’est plus à la portée de tous. Certains malades en meurent par manque de moyens financiers. On parle de chimiothérapie, de radiothérapie, des chirurgies beaucoup plus grandes, en général quand le cancer est dans une phase avancée. Si on diagnostique précocement, le coût est plus faible.

«Le conseil que je donne aux femmes c’est de s’approprier de l’auto-palpation mammaire et d’être capable d’enseigner à quelqu’un d’autre. Son objectif  c’est qu’à la maison on constate qu’il y a un souci, si c’est fait assez régulièrement et s’il y a un problème, on va voir le médecin qui va diagnostiquer et vous faire suivre».

L’auto-palpation mammaire se fait en trois étapes principalement, la première étape c’est de regarder, ce qu’on appelle inspection pour voir s’il y a un changement au niveau de la coloration du sein. La deuxième étape c’est de palper pour voir si on ressent une boule.

« Il y a des femmes qui ont des seins plutôt volumineux, mais ce qui est dense ça peut être le tissu mammaire ou la graisse. Quand on palpe de façon comparative, c’est à dire on palpe à gauche, on palpe à droit et si on se rend compte que ce qu’on ressent à gauche et à droite, il n’y a pas de soucis »,

explique Dr Stéphane Nguembu, médécin généraliste.

L’usage du coussin de cœur

Il est important. Après une chirurgie mammaire, il y a une tension qui se crée. Un coussin permet d’alléger la masse de l’aisselle. Il aide justement pour qu’il n’y ait pas de sensation de décharge électrique dans le bras, de perte de force musculaire.

Elisabeth fait partie des personnes qu’accompagne le concept La marche rose de Danielle Marisa Sama.

Rachèle Kanou

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