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CORONAVIRUS : SACRIFIEE A LA RUE DE LA JOIE

C’est une tribune d’Armelle Ndongo Tsafack, qui retrace l’odyssée d’une serveuse de bar, face aux risques de contracter le coronavirus.

Comme toutes ses collègues, le personnage principal de cette tribune a jubilé le 30 avril dernier, à l’annonce de l’ouverture des bars au-delà de 18h. Travaillant dans un espace VIP, elle s’est dit être à l’abri de tout contact avec le virus de la covid-19.

Enfin de retour au travail après un mois et demi de galère, un mois et demi sans salaire. Elle ne soupçonne pas un seul instant être exposée au coronavirus. Elle porte un masque facial, des gants pour se protéger et compte déjà le pourboire qu’elle pourrait gagner en un seul soir de travail.

Mais très vite, notre serveuse de bar est désillusionnée. Alors que la distanciation physique n’est pas respectée, elle s’approche des clients pour leur en faire la remarque et reçoit comme une réplique inattendue. «Votre bar a d’abord quelle superficie pour nous tenir un mètre l’un de l’autre ?» lui lance un client.

Mesures barrières balayées donc du revers de la main, entre ceux qui portent leurs cache-nez sur le menton et ceux qui envahissent la piste de danse sans se poser des questions.

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Elément plus inquiétant encore, le premier client qu’a servi notre jeune dame est atteint de covid-19, mais elle ne le sait pas, puisqu’il n’en présente pas les signes. En retournant chez elle ce soir-là, elle calcule la somme totale de ses pourboires qu’elle évalue à 3 700fcfa, elle est aux anges.

Quelques jours plus tard, elle se rendra compte qu’elle a attrapé le coronavirus et certainement beaucoup d’autres personnes car la chaine de contagion est longue, du bar jusque dans les familles.

Armelle Ndongo Tsafack l’auteure de la tribune souhaite à travers sa plume «que le maximum de personnes prennent conscience de la situation et s’autodisciplinent en limitant les expositions aux milieux ouverts.». En effet le 18 mars 2020, le gouvernement avait ordonné la fermeture des bars dans le cadre des mesures restrictives pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Aujourd’hui, difficile de comprendre l’autorisation de leur ouverture alors que le nombre de cas est beaucoup plus élevé.

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«Cette serveuse dénommée « Sacrifée », est le symbole de toutes les personnes qui vont malheureusement mettre leur vie en danger au prix d’une bière», nous dit Armelle.

Armelle Ndongo Tsafack est security police officer, Disarmament Coordinator à la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF Cameroon).

Chantal Mveng

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