Accra a accueilli Kamala Harris dimanche dernier, la vice-présidente des Etats-Unis d’Amérique y est dans le cadre d’une visite officielle sur le continent africain.
C’est la deuxième visite officielle américaine en Afrique depuis le début de l’année 2023. Un mois pratiquement avant Harris, c’est la Première dame américaine qui s’était mobilisée pendant cinq jours sur le continent. Les enjeux sont dès lors une source de curiosité pour les Africains. De leurs côtés, les autorités de Washington ont énoncé que ces tournées s’inscrivent dans le cadre de l’implémentation des décisions prises au cours d’un sommet qui a eu lieu en décembre dernier dans la capitale américaine.
Propulser le ton de l’Afrique sur la scène internationale ?
C’est l’argument avancé par les Etats-Unis pour justifier ces tournées. Les deux officielles américaines ont d’ailleurs repris le même argument dans leurs discours d’arrivée sur le continent. «Nous attendons à faire en sorte que les pays africains soient entendus dans les organisations telles que le Conseil de sécurité des Nations Unies et le G20 et qu’ils soient écoutés d’égal à égal» avait déclaré le Dr Jill Biden à Windhoek. Ce 25 mars à Accra, Kamara Harris ajoutait : «Je suis très enthousiaste quant à l’avenir de l’Afrique. Je suis très enthousiaste quant à l’impact de l’Afrique sur le reste du monde, y compris les Etats-Unis». En effet, lors du sommet de décembre ayant pour but de renforcer les liens de coopération avec les pays africains, au rang des initiatives prises, on enregistrait cette ascension de l’influence de l’Afrique pour la transformation du monde. Car fortement représentée au Nations Unies, confrontée à des défis majeurs, détenant une jeunesse fort dynamique et une énorme richesse naturelle, comme constaté lors de la tournée de la première dame et celle en cours de la Vice-présidente, le gouvernement américain de Joe Biden sait l’importance de l’Afrique du point de vue stratégique pour les enjeux mondiaux chers à l’Amérique, à l’instar du réchauffement climatique.
Contrer Moscou et Pékin
L’intérêt autant manifesté par Joe Biden pour le continent africain trouve aussi son fondement dans les éternelles rivalités avec le bloc communiste couronné par la Russie et la Chine. Avec cette dernière précisément, conformément à ce que disait un haut responsable américain, «Il ne fait aucun (mystère) que nous sommes engagés dans une compétition avec la chine.», la rivalité se fonde sur la concurrence technologique et idéologique entre les deux nations.
Le gouvernement américain conscient donc de la forte représentation de ses rivaux sur le continent et particulièrement de la chine en termes de marché, veut limiter celle-ci afin d’éliminer des obstacles à la concrétisation de ses intérêts qu’il est convaincu de trouver dans le rapprochement avec l’Afrique. Après le Ghana, la Vice-présidente visitera le Zimbabwe et la Tanzanie avant son retour au Etats-Unis. A côté de tous les enjeux américains, la portée réelle sur l’Afrique est la question la plus préoccupante pour les Africains.
Chanelle NDENGBE
