Déjà 4 mois que Paulin 17 ans, est écroué à la prison centrale de Douala à Newbell, pour avoir empoisonné son père.

Les faits surviennent quelques jours après qu’il ait demandé à ses frères et sœurs au cours d’une discussion en famille si le raticide tue également les êtres humains.

«Quand il a demandé ça, on lui a dit Oui que ça ne tue pas seulement les souris et après il n’a rien dit», témoigne un membre de la famille.

Quatre jours après cet échange, l’adolescent a attendu que son père prépare son repas pour y introduire le raticide qu’il a pris le soin d’acheter et garder dans un coffre de la maison. Ainsi est mort Thomas âgé de 45 ans, au mois de février 2021.

Alors que la famille se lamentait, Paulin imperturbable jouait au game sur son téléphone commentant l’actualité de ses amis du quartier. Ce n’est qu’au bout de trois jours lorsque sa conscience va lui revenir qu’il va avouer à sa maman avoir mis du raticide dans le repas de son père.

«Quand son père est mort, il n’avait pas l’air dérangé. Il causait normalement et riait avec les autres membres de la famille. C’est après trois jours que l’enfant vient dire que c’est lui qui a tué. On était dépassé.», nous confie notre source.

Interrogé sur les mobiles de son acte, il va rester silencieux, jusqu’à ce qu’il soit conduit en exploitation à la brigade de gendarmerie de Ndogbong.

Accusé d’avoir empoisonné son père à mort, l’adolescent va avouer les faits, mais la famille maternelle va pencher pour un acte de sorcellerie exécuté par la famille paternelle sur Paulin.

«Paulin est un enfant calme. On ne pouvait même pas imaginer qu’il soit capable de faire ce genre de chose. En plus après le décès de son père il était là comme si de rien n’était. La famille de Thomas sait ce qu’ils ont fait à l’enfant», ajoute une tante.

Du côté de la famille du défunt, les accusations vont vers la mère de l’accusé

« J’ai causé avec lui (le défunt) sur Whatsapp, le 15 février matin jusqu’aux environs de 11h, et quelque temps après il ne me répondait plus. Mais, je ne me suis pas inquiétée parce qu’il n’avait aucun problème de santé. Je suis surprise qu’à 15 h sa femme m’appelle pour m’annoncer sa mort », nous dit jeanne, la sœur du défunt.

C’est la famille de ce dernier qui a engagé les démarches judiciaires jusqu’à ce que l’adolescent soit emprisonné.

Avant la mort de cet homme, l’atmosphère était déjà très tendue dans le foyer

Disputes et bagarres étaient régulières, au point où, Thomas se chargeait lui-même de faire ses repas.

« Mon frère ne mangeait plus à la maison. Si oui, il faisait lui-même son repas’, apprend-on de Jeanne.

Elle pense que l’enfant aurait pris le parti de sa mère qui était tout le temps à couteau tiré avec son père. Le couple vivait sous tension permanente. Une histoire qui vient nous rappeler celle de Gabin 30 ans, qui a failli mettre fin à la vie de son père habitué de violences conjugales.

Chantal Mveng