Le drame qui s’est produit ce 12 mai au marché Ndogpassi à Douala a fait des victimes dont les chiffres restent indéterminés.
Mais sur les lieux du drame, les riverains affirment avoir vu les corps d’une femme et d’un adolescent extirpés des billes de bois.
Il s’agirait d’une femme de la trentaine, qui s’est rendue au marché, acheter des chaussures pour son enfant. Malheureusement le pire va se produire au moment où elle arrive devant le vendeur.
« Le camion a écrasé le ventre de la femme-là. Elle venait échanger les chaussures qu’elle a achetées et cela ne suffisait pas à son enfant. Elle m’a donné la chaussure, je suis allé au magasin chercher une autre pointure. Quelques minutes, j’entends un fort bruit, je me tourne et je vois les gens qui courent partout… C’est quand on soulève les billes de bois dans la nuit que je vois la dame là couchée, morte», raconte un commerçant qui a vécu la scène. En dehors des cas de cette femme et d’un adolescent non identifié, les riverains pensent tout de même qu’il devait y avoir plus de victimes, vu la forte population qui y était regroupée pour mener ses activités.
Il était environ 17h lorsqu’un grumier ayant perdu ses freins, a foncé sur les populations au marché Ndogpassi dans le 3ème arrondissement de la ville de Douala. Un jour après ce drame, cet espace ne désemplit pas. Des interrogations fusent, chacun cherche à avoir la bonne information sur le nombre de victimes et même leur identité. Malheureusement personne n’arrive à donner des éclaircissements sur la situation, même pas ceux qui étaient présents au moment des faits.
«Lorsque la police est arrivée, elle nous a chassés. Mais avant qu’elle ne vienne, nous voyions les pieds des gens sous les billes de bois. Il y a une forte population qui vend ici en bordure de la route et même devant les boutiques. C’est lorsque tous les commerçants vont revenir au marché qu’on saura qui a échappé à cet accident», affirme Roger, un commerçant du dit marché.
L’incivisme reste la cause majeure de ce drame
Dans ce marché situé à la pénétrante Est de la ville de Douala, les vendeurs ont envahi la chaussée pour écouler leur marchandise. Malgré l’interdiction des autorités et même les multiples accidents mortels qui s’y produisent, ces populations à la recherche de leur pain quotidien continuent de s’installer aux abords de la route.
Lors d’une visite effectuée dans ce grand marché en mai 2018, l’ex maire de la commune d’arrondissement de Douala 3ème avait sommé les commerçants installés sur la voie publique de libérer la route et de rejoindre les boutiques et étals de ce marché en construction pour éviter les drames. Une décision non exécutée.
Il y a 3 mois exactement, un drame similaire à celui de ce 12 mai 2021 s’est produit. Un camion de marque Toyota Dyna transportant des planches a perdu la direction et a foncé sur les commerçants du marché Ndogpassi. L’engin dans sa course folle, avait tué deux femmes, vendeuses de poisson braisé et un jeune homme.
Des accidents récurrents qui remettent également au goût du jour la non mise en pratique des décisions prises par les autorités pour ce qui du désordre urbain. Dans le même temps, il existe un texte interdisant la circulation des gros engins dans la ville avant 22h. Seulement, ils font des va-et-vient tous les jours et à toute heure sous le silence complice des autorités.
Rachèle KANOU
