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DOUALA : UNE MALADE REFOULÉE PAR SON MEDÉCIN PARCE QU’ELLE A ACHETÉ SES MÉDICAMENTS HORS DE L’HÔPITAL

L’affaire a été publiée sur les réseaux sociaux, un médecin refuse de continuer le suivi d’une malade parce qu’elle n’a pas acheté les médicaments à la pharmacie de l’hôpital.

C’est l’histoire de celle que nous appellerons Viviane, enceinte de 24 mois. Elle s’est rendue à l’hôpital Saint Albert Legrand le 17 novembre pour son suivi médical auprès de son gynécologue. Elle dit avoir vécu une situation incompréhensible, elle, qui pourtant a souvent acheté ses médicaments dans la pharmacie de l’hôpital.

«Il m’avait prescrit le médicament du chlamydia avec l’acide folique et un autre médicament pour le sang. J’avais encore un carton de Tothema à la maison, il avait accepté que je finisse l’autre là avant d’acheter ce qu’il a prescrit.  Je m’en vais à la caisse pour payer l’acide folique, on me dit qu’on ne peut pas payer un seul médicament.  Je m’en vais à la maternité chez la sage-femme, elle me dit que c’est impossible de vendre un seul médicament qui est l’acide folique.».

Pour être servie à la pharmacie de l’hôpital, il est donc exigé à Viviane d’acheter l’acide folique avec un médicament contre le chlamydia et cet autre médicament coûte près de 30.000 FCFA.

«Je n’avais pas cette somme sur moi. Je suis allée alors payer mon acide folique ailleurs. Jeudi dernier, je viens à Saint Albert pour ma visite, j’arrive le médecin me reçoit, il regarde le carnet, il constate que j’ai payé le médicament ailleurs. Il dit que ce n’est pas à cause de vos pauvres 2.000 FCFA que vous me donnez que vous allez m’énerver, car la consultation chez le gynéco coûte 2.000 FCFA.»,

continue de nous raconter Viviane, qui sur le coup demande à expliquer la situation au gynécologue. L’homme ne veut rien entendre et précise que  «vous n’avez rien à dire …  les médicaments s’achètent ici. ».

Viviane tente en vain d’expliquer le contexte qui l’a poussée à acheter le médicament dans une pharmacie en dehors de l’hôpital, mais le médecin ne veut rien entendre.

«Je me suis mise à couler les larmes devant lui,  il dit qu’il est immunisé contre les pleurs des femmes, que toutes femmes qui pleurent devant lui sont des serpents. Je suis restée tranquille après il dit que de toutes les façons pour qu’il continue à me suivre, je dois racheter tous les médicaments parce-que il n’a pas mis de rendez-vous dans mon carnet il a juste prescrit de nouveaux remèdes. Je me rappelle qu’une fois j’ai effectué l’échographie ailleurs je suis venue lui présenter en consultation il a balancé cela par terre»,

explique toute éplorée Viviane.

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Après ce récit glacial, nous demandons à Viviane de nous montrer les médicaments par elle achetés, mais elle nous dit les avoir consommés complètement. Nous nous rendons à l’hôpital Saint Albert Legrand ce lundi 21 novembre,  pour nous enquérir de la situation. Nous allons à la rencontre de Dr Noukam Faustin qui nous répond sur un ton supérieur «ce n’est pour 2000 fcfa qu’un patient va m’interpeller n’importe comment.».

Immédiatement, il nous envoie à la direction.  La major rencontrée sur les lieux déclare que l’exigence de l’achat du médicament au sein de la pharmacie de l’hôpital c’est pour se rassurer que «le patient une fois à la maison prend réellement ses médicaments.». Viviane selon la major, fait partie des patientes qui ont pour habitude de ne pas suivre le traitement prescrit, d’où l’exigence d’être en possession de ses médicaments avant tout suivi. Elle est atteinte de toxoplasmose, maladie pouvant entraîner de graves complications chez les femmes enceintes.

Mais il faut tout de même préciser qu’à l’hôpital Saint Albert de Bonabéri, chaque matin, on sensibilise sur les règles de la maison. Le médicament acheté à l’extérieur de la structure sanitaire équivaut à une amende allant de  5.000 FCFA à 10 .000 FCFA. Un rendez-vous manqué laisse place à une amende à partir de 6.000 FCFA, nous informe notre source.

Géraldine POKA

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