C’est l’information majeure de la journée de remise des attestations aux bénéficiaires de la formation organisée par Women of Africa.
Cet après-midi du lundi 07 novembre 2022, le siège de l’association WOA est paré de ses plus beaux atours. Dans une salle consacrée à WomenExpo20, l’exposition de l’artisanat local, on peut apprécier l’achalandage de divers produits fabriqués par des jeunes femmes.
Sur les présentoirs, se trouvent sacs, sandales, chapeaux, vêtements, mais aussi récolte d’agriculture telle banane plantain, pistache, maïs, miel. C’est le fruit de deux années de formation.
«Elles ont appris la couture, la fabrication d’objets d’ornement, l’agriculture parce que nous avons un terrain de 6 ha à Bekoko, l’apiculture, l’élevage des escargots comme vous pouvez le voir», renseigne la responsable de la formation.
Pour cette édition, des femmes, 18 au total, pour la plupart venant des milieux défavorisés ont été formées dans les métiers de la couture, la customisation des vêtements, l’habillage des sacs et des chaussures, l’agriculture ce qui leur permettra désormais d’avoir une autonomie financière.
Parmi les apprenantes, des déplacées internes de la crise anglophone. C’est le cas de Nyanshe Stephanei.
«La formation a été très bénéfique pour moi ; car aujourd’hui, je suis capable de faire beaucoup de choses ; je suis capable d’avoir quelque chose de plus dans mes poches sans attendre de X ou Y personne.».
En dehors des déplacées internes, il y a ces femmes et jeunes filles des milieux pauvres
«Avant d’arriver à Women Of Africa, j’étais élève, mais, à cause des moyens financiers je n’ai pas pu continuer avec l’école»,
nous explique Ntjam Dabrina pour laquelle la formation est une aubaine.
Lutter contre la pauvreté, la misère des femmes et des enfants, défendre les droits des personnes vulnérables voici quelques objectifs que poursuit Women Of Africa depuis vingt années riches d’histoire. Les débuts sont ici relatés par Claire Tiemani Djomseu, la présidente fondatrice de l’association, cadre de banque à la retraite.
«Women Of Africa a commencé quand j’étais encore en fonction ; j’avais rencontré à la banque certains clients qui venaient ; ils étaient tellement fatigués, parce qu’ils avaient beaucoup de problèmes sociaux … et j’ai dit qu’il faut qu’on trouve une solution pour se retrouver ensemble et on crée une association. ».
L’idée a germé, puis, elle s’est matérialisée.
«Au départ je suis intervenue dans le sens de défendre les femmes, les hommes, les enfants contre la misère. La maltraitance des femmes, des filles violées ; les fugues des jeunes filles et enfants. Il faut dire que mon combat n’a pas été facile».
Un combat qui a donné du sourire à au moins 2 500 femmes en vingt ans. Normal donc que l’association connaisse une extension aujourd’hui. Elle s’est établie dans plusieurs pays avec des objectifs bien précis.
« Nous bâtissons un programme d’autonomisation des populations et de développement durable des territoires aujourd’hui sur dix-huit pays. Mais nous portons aussi la volonté de travailler avec nos cultures et traditions. Certes nous avons aujourd’hui beaucoup de compétences, beaucoup de connaissances en Afrique mais nous portons toutes ces valeurs car nous sommes des enfants d’Afrique.».
explique Patricia Djomseu, elle est la présidente déléguée de Women of Africa.
L’organisation accompagne deux cent groupes de femmes rurales dans le cadre de l’entreprenariat agricole afin de «créer de la richesse et de mettre en place une organisation suffisamment structurée», pour construire des projets pérennes en Afrique, selon la vision ici renseignée par la présidente déléguée.
Durant les 20 prochaines années, l’association compte davantage se consolider afin de faire entendre sa voix dans le concert des nations.
Clarence YONGO