FÉMINICIDE À DOUALA : IL NE RESTE QU’UNE SEULE SURVIVANTE DE L’INCENDIE CRIMINEL DE LA BP CITÉ

Un membre du couple qui a accueilli la jeune femme visée par l’incendie criminel du dimanche dernier à Douala est décédé ce matin du mercredi 12 juin, faisant passer le bilan à 4 morts dans cette affaire de féminicide. 

Pierre Leungou et son épouse Mariama avaient eu la gentillesse d’accueillir chez eux Alida, pourchassée depuis le mois d’avril par son compagnon violent. La jeune femme de 21 ans s’était réfugiée chez ce couple pour échapper aux griffes de cet homme, elle qui envisageait partir loin de Douala ce mardi 11 juin 2024 pour sauver sa vie.

Sur le terrain des investigations de la rédaction de Griote TV au quartier Bp cité, c’est l’incompréhension. Nous apprenons que Pierre Leungou, la trentaine, avait été brûlé au 3e degré à sa sortie des flammes, le dimanche 09 juin. Le jeune monsieur occupait la chambre dans laquelle Alida s’était réfugiée le samedi soir pour esquiver son fiancé qui avait promis de la tuer. Pierre comme il était couramment appelé, vivait dans cette chambre avec sa conjointe Mariama, 22 ans, ils avaient un enfant d’environ un an et une nièce était en week-end chez eux le jour du drame.

C’est l’amitié entre Mariama et Alida qui a amené Pierre à accepter que cette dernière dorme chez lui pour échapper à son fiancé-bourreau. C’était risqué selon les voisins, car Joseph Ngounou, compagnon d’Alida était très violent et menaçait de mort quiconque s’approchait d’elle, mais Pierre par son amabilité, a couru ce risque

« Mon frère est un homme sociable, quelqu’un qui a la main sur le cœur, c’est pourquoi vous voyez tout le monde ici est en larmes. Il se préoccupait juste de faire du bien malgré les menaces. Parce que le monsieur en question menaçait tout le monde au quartier. Même quand tu discutais avec sa conjointe, il intervenait avec les menaces, « je vais te tuer ! Je vais te poignarder ! »,

informe le frère cadet du défunt, très ému de cette situation. Une douleur partagée par les voisins qui déclarent que cette tragédie aurait pu être évitée. Ils clament que si les forces de l’ordre avaient joué leur rôle face aux multiples saisines d’Alida à l’endroit de son bourreau, si ce dernier avait été inquiété après trois plaintes à la Brigade de recherche de Ndogbati, il n’aurait pas commis ce forfait.

« Tout ce que je peux dire actuellement c’est que la justice fasse ce qu’elle n’a pas pu faire quand Alida était encore en vie. Parce qu’elle a porté plainte plusieurs fois chez les autorités, pas une fois, pas deux fois, mais trois fois, mais ils n’ont rien fait. Présentement je veux que justice soit faite pour lui, toutes ses mères que vous voyez pleurer, pour toutes les autres victimes, car il y a en a eu jusqu’à quatre »,

se lamente le frère éploré.

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La famille de Pierre vit la situation comme un cauchemar, selon les témoignages recueillis, il savait prendre soin de ses proches malgré qu’il était un «débrouillard». Les regards sont aussi tournés sur sa compagne toujours à l’hôpital général de Douala. A sa sortie qui est tant souhaitée, comment vivra-t-elle la disparition de son compagnon, son nouveau-né, sa nièce et sa copine ? C’est un coup de marteau pour la souffrante, surtout lorsqu’il faut analyser les circonstances du drame.

Les flammes provoquées à 3h10 dimanche dernier et qu’on attribue au sieur Ngounou Joseph sont à l’origine de cette situation dramatique. Il est suspecté d’avoir mis le feu chez Pierre et Mariama parce que sa compagne s’y trouvait, entraînant ainsi la mort sur le champ d’Alida et deux enfants.

Le couple grièvement brûlé a été transporté aux urgences de l’hôpital général de Douala où Pierre a rendu l’âme ce jour. Le présumé coupable interpellé lundi matin à Bonabéri est en exploitation à la Police judiciaire de Bonanjo.

Chanelle NDENGBE 

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