FÉMINICIDES AU CAMEROUN : LE SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR RAPPELLE LES INSTRUMENTS JURIDIQUES POUR CONTRER LE PHÉNOMÈNE

Le Syndicat National des Enseignants du Supérieur monte au créneau contre les violences basées sur le genre et les féminicides, auxquels certaines de leurs collègues n’ont pas échappé. 

Faisant l’objet de la 58e femme tuée au Cameroun en date du 28 octobre 2024 depuis le début de l’année selon Griote, le féminicide du Pr Vivian Bongka a mobilisé ses collègues qui réclament justice pour elle ainsi que pour les nombreuses autres femmes victimes de violences conjugales. Le Syndicat National des Enseignants du Supérieur (Synes) à travers son secrétaire aux affaires juridiques et aux droits et libertés a fait une déclaration dans laquelle, il propose des instruments juridiques pouvant éradiquer les violences basées sur le genre (VGB) et les féminicides au Cameroun.

Plus de 63 femmes tuées à date au Cameroun selon les statiques de Griote. Un chiffre alarmant qui inquiète le Synes. Le syndicat est d’autant plus outré que victimes et bourreaux des VGB et féminicides fassent partie du milieu universitaire.

«Le SYNES exprime sa vive préoccupation devant ce phénomène qui n’a de cesse de s’amplifier au fil des années dans la société camerounaise. Il est d’autant plus offusqué que, le milieu universitaire, censé être un phare pour la société compte, en son sein des victimes et ô grand malheur ! Des bourreaux que rien ne permettait de soupçonner »,

lit-on dans la déclaration du 8 novembre 2024. En vue de remédier à ce phénomène qui endeuille les familles et crée la psychose au sein de la société, le Synes rappelle un nombre d’instruments juridiques dont l’exploitation pourrait barrer la voix aux VGB et féminicides.

Les instruments juridiques nationaux susceptibles de barrer la voix aux féminicides

Des dispositifs juridiques nationaux sont susceptibles de contrer les VGB et féminicides s’ils sont méticuleusement exploités. Il s’agit notamment du code pénal.

« La violence dirigée contre les femmes est avant tout une violation des droits fondamentaux valable pour tout être humain et proscrite par des instruments de protection des droits humains (…). Au plan national, le législateur, prévoit dans le code pénal des dispositions pour sanctionner les VGB. Cela inclut la répression des violences sexuelles (viol) ; violences physiques (coups, blessures, mutilations génitales, tortures, violence sur femme enceinte, meurtre, etc.) ; violences économiques empêchement du droit à la pension (…) ; violences psychologiques (harcèlement sexuel, mariage forcé, exigence abusive de dot, esclavage, expulsion du foyer conjugal, proxénétisme) »,

indique la déclaration signée du sieur Patrick Lowé, le secrétaire national aux affaires juridiques, au contentieux, aux droits et libertés du Synes.

A l’international…

Parce que les droits fondamentaux transcendent les frontières, des dispositifs sont mis sur pied au niveau international en vue de la protection de ces droits. Certains de ces dispositifs ont été ratifiés au Cameroun.

«La déclaration universelle des droits de l’Homme, la convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), le protocole à CADPH relatif aux droits des femmes en Afrique, etc. Plus spécifiquement, le Cameroun a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979) et la Déclaration sur l’élimination des violences à l’égard des femmes (1993) »,

précise la déclaration du Synes.

Ces instruments sont des armes de lutte contre les féminicides au Cameroun en ce sens qu’ils « prévoient un ensemble de mesures visant à faire respecter les droits, prévenir, sanctionner et réparer les VGB », pour reprendre les lettres du Synes. Le syndicat des enseignants universitaires se déclare disposé à s’investir dans la lutte contre les violences basées sur le genre en collaborant avec les organes compétents.

Le meurtre conjugal du Professeur de langue anglaise Vivian Bongka a succédé à celui de Blanche Dontsa, enseignante à l’université de Dschang, en avril dernier. A côté des enseignantes du supérieur, des enseignantes du primaire sont également inscrites sur la longue liste des 64 femmes tuées au Cameroun en 339 jours selon le décompte de Griote.

Chanelle Ndengbe

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