Pendant cette fête de la jeunesse, les étudiants réfugiés au Cameroun racontent la chance qu’ils ont eue, dans la poursuite de leur cursus académique.

Ils sont quatre, des étudiants réfugiés centrafricains et burundais résidant au Cameroun, nous les avons rencontrés ce jeudi 09 février à Douala.  Ces jeunes hommes et femmes, par manque de moyens financiers, étaient sur le point d’abandonner leurs études. Cependant, ils sont sur le chemin de la réalisation de leurs rêves professionnels, grâce à la bourse académique Dafi d’Albert Heinztein.

Mohamadou Kamil est un jeune réfugié centrafricain de 26 ans, il est à sa troisième année d’étude des sciences infirmières à l’institut universitaire de la côte à Douala. Il nous apprend qu’il lui était difficile d’envisager un futur décent, sans un appui quelconque.

 «La bourse Dafi m’a apporté beaucoup de choses dans ma vie. Grâce à cette bourse, je fais ma filière de rêve qui est les sciences infirmières, grâce à la bourse Dafi, je suis parfaitement bilingue ».

Mugisha Yvette corrobore ces dires, cette jeune réfugiée burundaise rêve devenir   kinésithérapeute.  Elle vit au Cameroun depuis 2006, est douée dans sa filière, a même déjà réussi à fidéliser quelques personnes de son entourage.

«Je ne pouvais pas continuer mes études universitaires sans le programme Dafi. Je suis présentement en deuxième année ; je bénéficie de cette bourse notamment au niveau de ma scolarité, le transport, pour faire mes recherches et même mes photocopies ».

La bourse Dafi est un programme d’excellence académique d’Albert Heinztein, mis sur pied par le gouvernement Allemand en partenariat avec le gouvernement Camerounais, pour accompagner les étudiants refugiés résidant au Cameroun, comme nous le dit Mugisha  Yvette.

«C’est surtout pour aider les jeunes refugiés qui n’ont pas la possibilité de poursuivre leurs études et atteindre leurs objectifs, ou du moins réaliser leurs rêves ».

En rapport avec le thème de la fête de la jeunesse de cette année, la jeunesse réfugiée bénéficiaire du programme Dafi compte porter un message fort à ses cadets sur le réarmement moral, le civisme et par conséquent veut prêcher par l’exemple.

 «En ce cinquante septième anniversaire de la jeunesse, les jeunes doivent travailler et avoir cette attitude civique et morale. Ils doivent avoir l’esprit de créativité et ne jamais abandonner, travailler dur, rester persévérant, respecter les aînés et les institutions de la République. »,

affirme Bouba Oumar, étudiant en deuxième année comptabilité.  A côté de cela, Mouhamadou Kamil, notre étudiant en sciences infirmières pense que les jeunes doivent se vêtir de façon responsable.

«Pour bien vivre en communauté, vous savez tout d’abord, il faut soigner son apparence physique, on dit que l’habit ne fait pas le moine mais c’est à travers l’apparence qu’on reconnaît le moine ; c’est-à-dire, l’habillement responsable ».  

Le programme Dafi  mène plusieurs activités communautaires qui tournent autour de la jeunesse réfugiée au Cameroun ; Dera Naomi, 19ans, est étudiante en première année à l’Institut Universitaire des Technologies (I.U.T.).

«Nous menons plusieurs activités pour nous insérer dans la communauté par exemple le « PARRAINAGE » qui permet à nous les ainés étudiants Dafi d’aider nos cadets pour qu’eux aussi dans le futur puissent devenir comme nous pour qu’ils puissent continuer dans les études ».

La bourse Dafi est l’un des programmes du Youth Engagement de Plan International  Cameroon  pour accompagner la jeunesse réfugiée .

« C’est un projet qui aide les jeunes à pouvoir se conscientiser, avoir une autre vision de la vie, un changement de mode de pensée. Dans ce projet, l’engagement social est significatif pour l’intégration des jeunes dans les communautés »,

explique Diane Lindjom, Team Leader plan international Cameroon, branche de Douala.

A date, le programme Dafi a permis d’améliorer la vie de plus de 21 500 étudiants réfugiés dans le monde, occasion d’en parler lors de cette célébration de la fête de la jeunesse.

Guy Henri BEMGA