Elles ont accouru dès l’annonce de la nouvelle de l’incendie.
Certaines pour prendre les nouvelles de leur enfant incarcéré et d’autres pour leur mari. C’est le cas de maman julienne qui essaye de joindre son fils en vain. «Je veux savoir l’état de mon fils, je l’appelle il ne me reçoit pas j’ai peur. Je veux savoir s’il se porte bien, faut pas qu’après 3 ans de prison il meurt calciné», s’inquiète la dame. Malheureusement, il n’y a personne pour la renseigner.
A côté d’elle, d’autres femmes manœuvrent pour savoir si leur conjoint se porte bien. Jusque-là difficile d’avoir des réponses.
L’incendie qui s’est déclaré ce jeudi autour de 15h, a calciné plusieurs dortoirs des quartiers huppés de la prison centrale de Douala New Bell. Le bilan fait également état de 3 prisonniers brûlés au troisième degré et 2 blessés du côté des sapeurs-pompiers.
Après environ 3h d’opération, les flammes ont pu être maîtrisées même si la configuration des lieux et la forte population carcérale n’a pas rendu la tâche facile aux sapeurs-pompiers. «L’accessibilité des secours n’était pas du tout évidente», argue le chef de bataillon.
De nombreux prisonniers parmi lesquels les mineurs se sont réfugiés sur les toitures et d’autres sur la barrière de l’entrée de la prison. Ils criaient, jetaient des cailloux, des bouteilles et même leurs chaussures sur des hommes et femmes en tenues qui formaient le cordon de sécurité.
Une forte présence d’agents de maintien de l’ordre et de sécurité qui a permis d’empêcher toute tentative d’évasion. Pour les nouvelles du quartier des femmes, on nous annonce qu’il n’y a rien à signaler. Elles sont restées dans leur compartiment, au moment où les flammes ravageaient les quartiers Texas et régis.
Les causes de cet incendie restent inconnues. Mais les sources discrètes nous parlent d’un fait bien organisé par certains prisonniers pour s’évader. «Aux environs de 13h, il y a eu tentative d’évasion. Il s’agit d’un prisonnier qui, revenant de l’hôpital a tenté de s’enfuir avant d’être rattrapé par les gardiens de la prison», nous renseigne un homme en tenue qui a requis l’anonymat.
Rachèle KANOU
