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INCENDIE DU MARCHÉ DAKAR : LES FEMMES SINISTRÉES ÉVALUENT LES PERTES À DES MILLIONS DE FRANCS CFA

Elles ont perdu dans les flammes, de l’argent en espèce, des marchandises, et même pour certaines, des maisons d’habitation avec tout leur contenu.

Le feu qui  s’est déclaré peu avant 17h ce 11 mai 2021  au lieu-dit derrière poulailler a ravagé 12 magasins et 3 maisons d’habitation, construits en matériaux provisoires.

Nous sommes au marché Dakar situé dans le 3ème arrondissement de la ville de Douala. Vêtue d’une robe pagne multicolore, Régine Leuni assise dos au mur, a le regard perdu dans le vide. La commerçante âgée de plus de cinquante ans ne se  remet  pas de la perte énorme qu’elle vient de subir. De ce magasin de vivre qu’elle a ravitaillé il y a juste deux jours, il ne  reste plus  que des cendres visibles. Non loin d’elle, un amas de déchets contenant des ignames et patates calcinées. Autour d’elle, quelques femmes essayent de  la consoler, mais elle a l’air absente. Quand nous  parvenons à captiver son attention, elle réagit en quelques mots et s’attarde sur des centaines de mille partis dans le feu.

«J’avais la marchandise de  350 mille au magasin. Avant de fermer j’ai vendu 50 mille. Et comme j’allais à la réunion, j’ai eu peur de me faire agresser, j’ai laissé l’argent au magasin», déclare Régine, le visage serré.

C’est à  14 h  que Régine a fermé son magasin pour se rendre à la réunion. Et, aux environs de 17h, elle reçoit un coup de fil qui lui annonce l’incendie au marché. Rendue sur les lieux, elle trouve son espace commercial en feu. Seules les ignames et patates cuites, restent de ce qu’elle appelait autrefois son magasin. «Voilà 350 000 qui a cuit dans le feu», lance-t-elle, le doigt indiquant son espace en ruine.

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Maisons d’habitation réduites en cendres

Non loin de Régine, sont assises deux veuves. Elles viennent de perdre l’unique héritage que leur a laissé leur défunt  mari. Leur appartement construit en planches contenant 3 magasins, a été réduit en cendres. Une situation désolante qui les laisse perplexe. «Qu’est-ce que je suis censée dire ? Que je suis désormais sans domicile ? Qu’à mon vieil âge et plus  de 50 ans passé dans cette maison brûlée je n’ai plus où dormir? Quel malheur ? Je venais à peine de perdre mon fils», une succession d’interrogations qui laisse paraître la douleur de dame Nana veuve Gassam.

Un double chagrin pour cette femme  d’environ 70 ans. «C’est ma vie de plus de 50 ans qui est partie comme ça. Mon mari est mort depuis. Mon unique fils venait à peine de mourir il y a seulement 8 mois. Me voici dehors. Tout a brûlé, même pas un vêtement de rechange», déplore –t-elle en larmes.

 

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Un court-circuit serait à l’origine de cet incendie

D’après les commerçants voisins, l’incendie est parti d’une maison d’habitation qui jouxte les magasins. Personne n’y était présent. «Il semble que c’est un court-circuit. Il n’y avait personne à la maison. Puisque derrière nos magasins ce sont les maisons d’habitation. A l’intérieur il y avait également des chambres réservées pour les magasins. Des congélateurs aussi pour les femmes qui vendent le poisson frais au marché», laisse entendre une autre femme sinistrée. Les flammes ont léché son magasin qui contenait des sacs d’arachide, de maïs et de haricot.

Tout était presque réduit en cendres à l’arrivée des sapeurs-pompiers. Mais Ils ont pu circonscrire la zone  et stopper les flammes aux environs de 20h.

Rachèle KANOU

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