Des cas de viols sur mineurs, de mariages précoces et de violences domestiques ont été enregistrés pendant la période de baisse d’activités liée au coronavirus.

Le Forum des femmes autochtones du Cameroun (FFAC) a recensé diverses situations de tensions sociales, engendrées par la fermeture des écoles à cause de la covid-19.

Tout d’abord, 3 cas de viol d’enfants de 9, 14 et 15 ans, dont les sévices sexuels ont été enregistrés à Yaoundé 1^er et 2^ème. Le scénario des bourreaux était similaire, ils envoyaient ces jeunes filles faire des achats à la boutique et lors de leur retour, ils demandaient qu’elles entrent dans leur maison pour remettre la commission. Ils en profitaient donc pour accomplir leurs sales besognes.

Le coronavirus a également entrainé des mariages précoces. Des adolescentes de 15, 16 et 17 ans ont été contraintes d’aller en mariage par leurs parents. Ils n’avaient plus de ressources nécessaires pour s’occuper d’elles, ils ont préféré s’en séparer. L’idée étant de limiter les charges de la famille.

Enfin, le Forum des femmes autochtones du Cameroun (FFAC) a observé une recrudescence des violences domestiques. Les hommes étaient désœuvrés, certains ont perdu leur emploi, ce qui était à l’origine des tensions dans les couples. Le cas de cet homme au quartier Manguier à Yaoundé 1^er, qui au moindre mot de son épouse s’emportait et la bastonnait, la baisse d’activité l’ayant contraint à rester à la maison.

Hormis cela, il a eu augmentation des grossesses indésirées.

Aissatou Bouba

Les peuples autochtones du Cameroun représentent 4% de la population selon les données de 2006. On dénombrait cette année-là, 1 600 000 mbororo, nous dit Aissatou Bouba Ibrahim, la coordinatrice du Forum des femmes autochtones du Cameroun (FFAC).

A l’occasion de la journée des peuples autochtones, Aissatou et son organisation ont organisé des séances de «sensibilisation des jeunes filles autochtones Mobororo, sur les mesures barrières du coronavirus.» Elles ont également été formées sur «comment détecter les cas suspects, les symptômes et aussi où orienter ces cas pour la prise en charge».  Des appuis pour la création des activités génératrices de revenus ont été mis à la disposition des femmes mbororo afin de favoriser leur autonomisation.

Sous le thème «Covid-19 et la résilience des populations autochtones», s’est célébrée le 09 août 2020, la Journée internationale des peuples autochtones du monde.

Chantal Mveng