www.griote.tv

LA GÉRANTE DU POINT DE TRANSFERT MOBILE MORTELLEMENT AGRESSÉE À DOUALA AVAIT-ELLE L’HABITUDE DE FERMER TARD?

Les voisins de la défunte ont répondu par l’affirmative à cette question, face au meurtre présumé de Carole Zemte ce jeudi 01 août 2024.

Les meurtriers auraient peut-être analysé ses heures de fermeture pour s’en prendre à la jeune femme, espérant ainsi lui voler de l’argent, hypothèse émise par certains.

Le sang de Carole Zemté est encore visible sur le gazon public où sa dépouille a été abandonnée nuitamment. Lorsque nous arrivons sur le terrain ce vendredi 2 août, au rond point Bonamoussadi, dans l’arrondissement de Douala 5ème, nous voyons la marque sanglante portée par l’herbe. C’est là nous indique-t-on, que le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé, taillardé dans le cou et sur la côte.

Carole Zemté, la trentaine, gérante d’un point de transfert mobile aurait été agressée alors qu’elle quittait son lieu de service. Les travailleurs des alentours ont été choqués de constater le fait à leur arrivée.

«Je suis arrivée ici aux environs de 7h, il y avait les attroupements, je ne comprenais pas ce qui s’est passé. Puis le monsieur ci m’a dit que tu connais Carole n’est-ce pas ? Je demande Carole d’orange money ? Il me dit oui. Elle est morte on l’a tuée, on a retrouvé son corps là-bas sur le gazon »,

rapporte Cynthia, une commerçante voisine du lieu de services de Carole.

Les faits se seraient produits aux environs de 22h selon les riverains interrogés sur place.

«Elle a fini vers 22h, elle voulait traverser pour aller chez elle, c’est là que les bandits sont venus l’attaquer avec des couteaux. Elle avait beaucoup perdu du sang, il y a même encore son sang là-bas »,

ajoute Cynthia. Comme cette dernière, ceux qui travaillent autour du lieu de service de Carole révèle que son corps montrait qu’elle avait été poignardée plusieurs fois à l’arme blanche dans le cou et au niveau de la côte, ce qui témoigne de sa souffrance durant ses derniers instants.

Quelques heures plus tôt, notamment en journée, la jeune dame ne pouvait pas se douter de ce qui allait lui arriver. Tous ses voisins de bureau témoignent l’avoir vu en bonne santé, mais ils ont quitté les lieux avant elle. « On était ensemble hier toute la journée. Mais je suis rentrée, je l’ai laissée vers 19h30 », dit un commerçant. Laisser Carole dans son local à pareil heure était sans surprise. La jeune dame ne semblait pas habituée à rentrer tôt comme ceux de son entourage.

« La zone ci est très dangereuse. Vous voyez il y a que les deux lampadaires ci qui sont très distants, donc quand tombe la nuit, il fait noir, ici, un bandit peut se faufiler vous arracher le sac, vous agresser. C’est pourquoi à partir de 19h, on s’apprête toujours à partir, mais elle restait. Elle baissait juste la grille et ouvrait seulement quand elle voulait rentrer »,

révèle Cynthia. Il se dit que la jeune dame tenait à faire de meilleurs chiffres en rentrant à des heures tardives afin d’augmenter ses revenus, mais surtout que ses agresseurs esperaient trouver de l’argent sur elle.

« Ils pensent qu’elle même gagnait combien? Elle compte seulement l’argent des gens est-ce qu’elle pouvait rentrer avec? ».

s’interroge Mamie une habitante de Bonamoussadi, lorsqu’elle apprend la nouvelle triste.

La disparition de Carole est un choc pour ses collaborateurs au point où le local servant de point de transfert d’argent était fermé à notre arrivée. Les clients arrivés sont également rebutés d’apprendre la nouvelle. Car la photo de Carole est affichée sur le mur avec le message « Repose en paix». Selon quelques indiscrétions dans le marché la jeune dame portait une grossesse. Au regard de la cruauté dont ont fait montre ses agresseurs, certains évoquent un règlement de compte tandis que d’autres pensent qu’elle aurait reconnu ses adversaires, des gens bien connus pour leur délinquance dans son quartier.

Carole Zemté est la 37e femme tuée au Cameroun en 205 jours selon le décompte de Griote. Son meurtre nous rappelle celui du major Jeanine Ndjock, la gendarme tuée en juin 2023 au Carrefour Kotto immeuble toujours dans le 5 ème arrondissement de Douala. Son sac avait été arraché nuitamment par des hors-la-loi et voulant se défendre, elle a été poignardée.

Chanelle NDENGBE 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top