C’est l’essentiel  de l’atelier B.LEAD’HER tenu lors du Pro Meet Up and Learn (PML) à Douala le 12 octobre 2022.

Un rendez-vous business annuel rendu à sa troisième édition. Il s’agit d’un cadre d’affaires  qui réunit en son sein des top managers, des institutions prestigieuses ainsi que les décideurs d’Afrique et du monde.

Le leadership féminin, la sensibilisation de la femme, étaient au centre  des échanges sur certains  thèmes développés lors de cet événement. Il était donc question de voir comment aider les femmes à briser les barrières, accroître leur visibilité et accéder à des hautes sphères en entreprise ou dans leurs propres affaires.

«Une femme travaille deux fois plus qu’un homme»

Cet avis de la promotrice du Pro Meet up and Learn (PML) laisse comprendre que les femmes sont dotées de potentiels dans plusieurs domaines de la vie active. Au-delà de leurs activités génératrices de revenus, les femmes sont également les principaux leviers de l’économie informel, domestique et du bien-être familial.

«Les femmes sont très dynamiques… Elles doivent prendre conscience du poids qu’elles ont, savoir qu’elles sont encouragées et accompagnées. Les plateformes comme celles-ci (PML) devraient être très courues par les femmes»,

indique  Carole Mbessa Elongo. Elle est la promotrice du Pro Meet Up and Learn.

Le pro meet up and learn, une tribune d’échanges entre les experts, les chercheurs d’horizons divers pour adresser les questions du développement économique.

Ceci ne pouvait se faire sans la présence de la gent féminine, actrice du développement. D’ailleurs, les femmes africaines possèdent au moins le 1/3 des entreprises en Afrique, selon les statistiques de la banque mondiale. Ces dames sont des agents économiques dynamiques dans divers secteurs d’activité, le PML est donc l’occasion d’une communication de bonnes pratiques.

La confiance en soi, l’une des clés de la réussite

Le manque de confiance en soi peut être un frein pour l’épanouissement de la femme, nous dit la coach en développement personnel Leslie Canaan. Certaines études ont démontré que  les principaux freins identifiés à l’évolution de la femme ne sont plus étroitement liés aux compétences techniques, mais à celles parfois générales  tel que le sentiment de légitimité.

«Beaucoup de femmes n’ont pas suffisamment confiance en leurs capacités et ne se sentent pas suffisamment légitimes, ou ne se sentent pas suffisamment aptes à pouvoir faire un certain nombre de choses. Que ce soit prendre la parole en public, mener un projet, défendre certaines idées.»,

soutient la coach Leslie Canaan. Elle invite les femmes à sortir de leur zone de confort.

« Tu veux réussir, identifies-toi à des modèles de réussite »

C’est un message passé lors de l’atelier dédié au développement du leadership féminin pendant le Pro Meet Up and Learn, où des expertes dans des domaines bien précis ont  partagé leurs expériences pour sensibiliser et encourager les femmes.

«Il est question d’envoyer un message fort à la jeune fille africaine et de dire vous avez des roles models, il y en a.  vous avez besoin de vous identifiez aux réussites. Il n’y a pas que des réussites américaines et européennes  il y a aussi les réussites africaines  et les voilà et voici leur parcours. Ça n’a pas été facile mais c’est possible grâce à une vision,  à un travail acharné et bien entendu  à la résilience»,

invite Valérie Neim, cheffe d’entreprise et  promotrice de  INVICTAE. Une plate forme dont l’un des objectifs est de fédérer femmes et hommes autour des problématiques communes.

« Qu’on ne vous donne pas de chaise, créez votre table »

En Afrique, les femmes sont le visage du commerce transfrontalier informel. Elles représentent jusqu’à 70%  des commerçants. Seulement, elles ne sont pas invitées à la table des décisions.

Avocate spécialiste en droit international, droit des affaires et experte en inclusion genre, Cathy Latiwa  pense qu’il faut  avoir tout le monde autour d’une table pour participer à la gouvernance et  au développement d’un pays.

Seule une femme africaine présidente, sur douze dans le monde

Les statistiques ont montré qu’en 60 ans d’indépendance, juste une cinquantaine de femmes présidentes sont dénombrées, dont 17 intérimaires avec quelques heures ou quelques jours au pouvoir.  Seuls 5 pays à l’instar du Rwanda, l’Ethiopie, le Sénégal, ont accepté  le quota genre incluant les femmes. Ceci a abouti à une parité Femme-Homme dans les postes électifs ou de décision.

En Afrique centrale par contre, il n’y a pas beaucoup de pays qui ont une évolution  et une présence de femmes visible aux fonctions régaliennes. Cette observation se vérifie au Cameroun, en république démocratique du Congo par exemple, des pays qui continuent de traîner le pas.

«Que ce soit en finance, en économie ou en éducation, vous devez vous mettre à jour par rapport aux défis de votre population. Vous devez vous informer  et vous former par rapport à cela puis oser aller de l’avant, postuler, trouver de bons partenaires»,

nous fait savoir Cathy Latiwa.

Le Pro Meet Up and Learn s’est achevé le 14 octobre 2022 après 3 jours de vives échanges sur les questions de développement de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine. Il était question de créer une synergie forte  entre les acteurs et participants. Ceci ne pouvait se faire sans la présence des femmes. Un atelier y afférent sous le thème «Women’s who thrive: Which tools? What path?» a contenu des interactions riches.

Rachèle KANOU