MASSACRE DE MAMFÉ : CERTAINES VICTIMES AURAIENT ÉTÉ VIOLÉES

Parmi la trentaine de personnes tuées à Mamfé ce jour, l’exécution sommaire de certaines femmes aurait été précédée par des actes de viol.

Dans les vidéos diffusées pour informer de la situation de carnage vécue dans le village Egbekaw dans la localité de Mamfé, région du Sud-Ouest, est présenté le corps d’une adolescente de 16 ans, elle était enceinte «ils l’ont violée et tuée », informe l’homme à l’origine des images.

Le viol comme arme de guerre, fait l’objet de nombreuses préoccupations des activistes des droits des femmes. Ce 6 novembre 2023, vient rappeler les souffrances de la gent féminine en situation de conflit et donne un goût fade à la célébration du 41e anniversaire de l’accession à la magistrature suprême du Président Paul Biya.

Hormis les cas de viol, des familles ont été brûlées vives ou exécutées sommairement par des hommes non encore identifiés aux aurores de ce lundi 06 novembre 2023, comme pour rajouter une couche d’horreur à la crise anglophone.

Il s’agirait selon certaines sources d’acte de représailles de groupes armés séparatistes qui auraient perdu l’un des leur le 04 novembre. Les acolytes de ce dernier accusant les populations d’être en complicité avec les forces de sécurité auraient promis une expédition punitive qui aurait donc abouti au massacre de ce jour.

C’est ainsi que des hommes lourdement armés selon les sources locales ont fait irruption dans le village Egbekaw, dans le département de la Manyu. Ils ont mis le feu sur 6 maisons, les familles pour la plupart étant encore endormies n’ont pas eu le temps se tirer du feu et ont été consumées.

D’après des témoignages, les assaillants ne se sont pas contentés d’incendier les maisons, mais s’assuraient aussi que les habitants y périssent bel et bien. « Ceux qui tentaient de s’enfuir, ils les tuaient », rapporte un habitant de la localité ayant survécu au drame. Plusieurs victimes ont été surprises dans leur maison, lorsque les assaillants arrivaient à y pénétrer, ils mettaient fin aux jours des occupants, selon des sources sur le terrain.

On parle de trente (30) morts enregistrés. On peut voir les corps sans vie dans les vidéos devenues virales sur le Meta, plusieurs femmes, des adolescentes et adultes, des enfants, dont un bébé de 7 mois. Ils sont installés à même le sol au milieu des lamentations et des pleurs. C’est la désolation dans la localité.

Après le massacre de Ngarbuh impliquant des forces de sécurité, ayant causé la mort de 3 femmes et 10 enfants le 14 février 2020, le massacre de Kumba le 24 octobre 2023, à la Mother Francisca International impliquant les groupes armés dénombrant les décès de 5 filles, ce 6 novembre 2023 est enregistré le massacre de Kumba. Les soupçons vont en l’endroit des séparatistes qui ont émergé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest depuis 2016, au début de la crise anglophone. Mais aucune revendication n’a pour l’heure été enregistrée.

Chantal Mveng

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top