MASSACRE DE MAMFE : VAGUE D’EMOTIONS DANS LE MONDE ARTISTIQUE

Avec une trentaine de morts enregistrés, la tuerie de Mamfé dans le Sud-Ouest Cameroun a suscité un tollé général notamment chez les artistes, les femmes de cet univers particulièrement expriment leur désarroi.

Face au Massacre opéré à l’aurore de ce 6 novembre 2023 au village d’Egbekwa à Mamfé par des hommes encore non identifiés, nombreuses sont les musiciennes qui ont exprimé leurs angoisses. Certaines dénoncent également l’hécatombe que connaissent les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (NOSO) depuis 2016 en raison de la crise socio –politique dénommée crise anglophone et implorent la fin des hostilités dans ces parties du pays.

De source non officielle, elles sont trente (30) personnes, femmes et enfants y compris qui ont délibérément été tués et brûlés vifs par des hommes qu’on soupçonne être des membres des groupes armés séparatistes. La désolation dépasse les frontières de Mamfé pour s’étendre dans tout le pays, surtout avec les vidéos des cadavres qui, devenues virales sur le Meta, suscitent tristesse et indignation d’où les réactions des artistes musiciennes. « Je viens de regarder les vidéos extrêmement tragiques de Mamfé. Ils ont massacré les gens, brûlé comme des chèvres. C’est déchirant ! » déplore Rinyu. « Ma peine est énorme. Seigneur prend pitié, Mamfé », implore Sandrine Nnanga. « Mamfé quelle tristesse ! », se lamente Nono Flavie. «Jusqu’à quand allons-nous pleurer nos frères et sœurs de Mamfé, dans le Noso ? Triste journée », réagit Charlotte Dipanda. Une question que plusieurs de ses collègues se posent appelant ainsi à la responsabilité du gouvernement camerounais dans la gestion de cette crise qui dure depuis sept années déjà.

Pour Kareyce Fotso d’ailleurs : « Il ne faut jamais laisser une guerre commencer. Ils ont droit à la vie nos frères du NOSO ». BelVy également interpelle les autorités disant en avoir marre des deuils résultants de cette crise. L’artiste implore la paix au Cameroun. « Quand allons-nous vivre en paix dans ce continent camerounais ? Faut-il vraiment que tout le monde immigre au Canada et USA comme c’est le cas depuis quelques années ? Que les pouvoirs publics et ceux qui doivent résoudre cette crise fassent leur travail. On est fatigué d’enterrer les membres de nos familles à cause des problèmes que nous ne comprenons même pas svp. On est fatigué d’écrire des R.I.P. On veut la PAIX AU CAMEROUN, berceau de nos ancêtres », écrit-elle sur son mur Facebook.

Le massacre de Mamfé succède à celui de Ngarbuh en Février 2020 et à celui de Kumba du 24 octobre 2020 au cours desquels des femmes et enfants ont péri. L’espoir que les artistes soient écoutées par les pouvoirs publics sévit encore chez quelques citoyens lambda au moment où l’incrédulité a gagné le cœur de plusieurs.

Chanelle NDENGBE

 

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