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OPÉRATION CRAIE MORTE: DES PARENTS CONFRONTÉS À LA HAUSSE DU PRIX DES RÉPÉTITIONS

Les répétiteurs montent les enchères des cours.

Les enseignants du secondaire ont entamé la 5ème semaine de  grève au moment où les parents déplorent l’augmentation des prix des cours de répétition.

De 5000f à 10000f ; 15 000f à 20000f, le prix des cours de répétition ont considérablement doublé. Les parents commencent à payer le prix de l’opération «craie morte», il faut désormais débourser le double du prix habituel pour payer le répétiteur. Choquant, surtout en ces temps difficiles pour de nombreuses familles.

«On n’arrive déjà plus à bien manger et maintenant les dépenses augmentent. Tout ça à cause de la négligence de ce gouvernement»,

déplore Monique, mère de plusieurs enfants. Elle dit être en désaccord avec le répétiteur de ses enfants qui lui exige l’augmentation du prix des cours. Son fils fait la classe de première  au lycée bilingue de Deido. Il doit présenter le probatoire cette année. Elle lui avait trouvé un répétiteur en mathématiques au début de la rentrée scolaire.

«Le répétiteur de l’enfant me demande désormais de  payer 20000f. Carrément le double du prix d’avant. Au départ quand elle a dit la mère les prix vont augmenter j’ai cru qu’elle blaguait. Mais hier, après avoir fini de travailler avec l’enfant, elle me dit que le travail a augmenté le salaire doit aussi augmenter»,

laisse-t-elle entendre.

Cette situation n’est pas l’apanage de Monique, plusieurs femmes dénoncent cette situation.

«Mais c’est fou que des gens aiment profiter des situations. Je suis dépassée par le comportement de ces gens qui font les cours aux enfants. On dirait qu’ils se sont entendus. Depuis que les enseignants grèvent, c’est comme ci ces répétiteurs font des réunions ensemble, ils ont tous les mêmes prix, les cours qu’on payait à 15000F , désormais ils te demandent 30000F»,

martèle Christelle.

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Notons que les enseignants du primaire ont également entamé leur grève la semaine dernière. Les institutrices réclament elles aussi de meilleures conditions de travail.

«La femme qui répète ma fille  du CM2 m’informe que je dois augmenter son argent. Et je lui demande pourquoi, elle me répond que les enseignants ne donnent plus cours, elle joue désormais les deux rôles. Je suis dépassée»,

lance une autre femme.

Par ailleurs, certains dénoncent le «silence complice des parents»

Pour ces derniers, la meilleure façon de dénoncer serait que les parents entrent en grève.

«Un silence complice des parents !!! Ils ont au moins l’argent pour doubler les prix aux répétiteurs c’est déjà un bon début»,

réagit un enseignant.

«Erreur pédagogique de la part du parent. Le répétiteur ne remplacera jamais un enseignant, ce n’est pas ça la meilleure solution pour l’apprenant»

Pour lui, le parent devrait aussi entrer en grève pour protester contre ce qu’il appel  négligence administrative face à la situation dans laquelle se trouvent des centaines d’élèves privés d’enseignement depuis plus d’un mois.

«D’aucuns diront que ceci n’est pas le combat du parent et qu’il est certainement occupé à faire autre chose, sauf que lorsqu’une bataille est déclenchée, on ne sait jamais quelle tournure elle peut prendre et ceux qui s’y attendaient le moins pourraient du jour au lendemain se retrouver impliqués dans l’histoire avec ou sans leur consentement. Il est souvent plus sage d’anticiper le danger»,

explique l’enseignant.

Le collectif «on a trop supporté» et sympathisants  continuent avec le mouvement d’humeur malgré les promesses faites par le gouvernement. Les élèves ne cessent de crier leur ras-le-bol, ils multiplient les marches et dénonciations mais la situation reste inchangée. Les parents font recours au répétiteurs, mais ces derniers comptent bien en profiter pour se faire de l’argent.

Rachèle KANOU

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