www.griote.tv

SUSPENSION DE L’OPERATION CRAIE MORTE: UN RETOUR TIMIDE DES ENSEIGNANTS DANS LES SALLES DE CLASSE

Ce lundi 28 mars 2022, plusieurs enseignants ont timidement regagné les salles de classe après 5 semaines de grève.

Il est question d’interrompre provisoirement le mouvement craie morte pour ne pas aller à l’encontre des textes prévus par la règlementation en vigueur, car au bout de 30 jours d’absence, le salaire peut être supendu.

Lycée bilingue de Bépanda, il 8h15. Un attroupement se forme progressivement  devant l’établissement scolaire. Ce sont des élèves qui arrivent en retard n’étant pas prévenus de la reprise des cours. À l’intérieur du lycée, d’autres vadrouillent dans la cour. Dans les salles de classe, rien n’est sous contrôle. On peut entendre les bruits des apprenants depuis le portail du lycée. Les enseignants font savoir qu’il ne s’agit que d’une suspension temporaire pour déjouer les probables sanctions du gouvernement.

«Pendant cette semaine nous allons corriger les feuilles de composition et travailler sur la nouvelle stratégie de la grève. Il faut surtout éviter  de tomber dans le piège du gouvernement»,

fait savoir une enseignante du lycée bilingue de Bépanda.

www.griote.tv

Au moment où l’opération craie morte s’apprêtait à entrer dans sa sixième semaine, des enseignants ont décidé d’employer une stratégie pour contourner une probable sanction. En effet, selon les textes, un agent de l’État qui passe plus de 30 jours sans effectuer la tâche pour laquelle il est payé, est considéré comme étant en position d’absence irrégulière.

À en croire les responsables du mouvement «OTS:On A Trop Supporté», un projet d’identification formelle des enseignants se trouvant dans cette situation était projetée pour cette semaine, avec suspension immédiate de solde.

«En bon stratèges, les responsables de OTS, surtout connaissant les méthodes de notre gouvernement, ont déjoué ce piège, en suspendant provisoirement la grève»,

laisse entendre Blaise Etek, enseignant.

Selon l’enseignant, en plus de cette stratégie employée pour éviter la sanction du gouvernement, il est question de prendre un peu de recul pour mieux préparer la suite de la grève. Le but est de sortir de là avec toutes les solutions à leurs problèmes.

«Le top management entend donc profiter de ce léger break, pour faire un état des lieux ( évaluer les acquis, peaufiner les stratégies, etc) avant de relancer le mouvement. Dans les jours à venir, les responsables de OTS vont donc recenser le nombre de complément de salaires qui ont été payés, le nombre d’indemnités de non logement payées, etc. Avant de relancer la grève cette fois sur la base d’éléments factuels»,

laisse entendre Blaise Etek.

Rappelons que le mouvement « on a trop supporté » exigeait avant tout retour dans les salles de classe, plus de 181 milliards de FCFA qui correspondent à la dette  de l’État envers les enseignants.

www.griote.tv

Les résolutions de l’Etat

Pour résoudre ce problème, le gouvernement a pris l’engagement de payer au cours de l’année et dès le mois de mai, 25 milliards de Fcfa et environ 31 milliards 900 millions de FCFA seront payés au cours de l’année 2023.

Selon le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, ces ressources serviront, entre autres, à apurer, à compter du mois de mars 2022 et de manière progressive, en tenant compte de l’antériorité des promotions, les rappels relatifs à l’indemnité de non-logement et au complément salarial dû aux enseignants ; le paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants.

À côté de ces dettes envers les enseignants, le gouvernement a décidé de procéder au paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaires ou non du décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les 2/3 de leur salaire et de l’indemnité de non-logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas.

Le 7 mars 2022, la somme de 2,7 milliards de F CFA a été mise sur la table par le gouvernement, servant à payer les arriérés de primes de correction d’examen qui datent de 2020.

Au cœur de la protestation des enseignants rassemblés au sein d’un collectif dénommé « OTS: On a trop supporté », les retards d’intégration des enseignants à la fonction publique et le non, payement des rappels et des avancements sont soulignés. Ces résolutions n’ont pas jusqu’ici été satisfaisantes. Les enseignants comptent aller jusqu’au boycott des examens officiels, si rien de concret n’est fait, disent-ils.

Rachèle KANOU

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top