Le garçon en classe de 6e avait été confié à son père par sa mère pour redressement, impuissante face à sa têtutesse.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux l’on suit avec beaucoup de douleur l’interrogatoire de cet enfant qui affirme être âgé de 11 ans. Pour dit-il s’enfuir et aller retrouver sa mère, il affirme avoir asséné un coup de couteau sur l’abdomen de son père le mardi 3 décembre 2024, au quartier Doungan, dans le 2e arrondissement de la ville de Bafoussam, région de l’Ouest Cameroun.

Ismaël est donc desormais tristement célèbre et l’on s’interroge sur les mobiles de la diffusion sur la toile de sa séance d’interrogatoire par la police. Toujours est-il que le jeune garçon vivait depuis peu avec son père le nommé Signe Soh Christian, conducteur de moto-taxi. Alors que rien ne présageait un malheur, le jour du drame, la cohabitation père et enfant va virer au drame. Selon le témoignage d’une voisine, le garçon avait pourtant été serviable envers son père quelques minutes avant la tragédie, alors que ce dernier venait de rentrer du boulot. « Quand son père rentre, l’enfant dit : papa je dépose l’eau pour que tu te laves ? Son père dit : oui. Et il est allé se doucher », rapporte la voisine au micro d’Equinoxe tv. Après la douche, le monsieur est allé se coucher et c’est pendant qu’il dormait que son garçon lui a asséné un coup de couteau. « Sauvez-moi, sauvez-moi », seraient les dernières paroles que les voisins ont entendu du conducteur de moto-taxi. C’était aussi l’alerte lancée suite à l’agression de son enfant. Les voisins sont accourus auprès de sieur Signe Soh et il a été rapidement transporté à l’hôpital régional annexe de Bafoussam son décès a été constaté.

Le garçon qui s’est enfui après son forfait a été rattrapé et frappé par les riverains. Et face à leurs questionnements, il a avoué qu’il a poignardé son père. Entre les mains des forces de l’ordre, le garçon va subir le même interrogatoire, et par ces derniers qu’il sera informé que son père a succombé. Panique et tristesse apparaîtront ainsi sur son visage. Il va déclarer que tuer son père n’était pas son intention, qu’il voulait retourner chez sa maman, chose à laquelle son papa s’y opposait.

« Ce n’était pas mon intention de le tuer … je voulais partir chez ma mère … il a refusé … c’était à 19h … il était en train de domir … dans la chambre … je l’ai poignardé ici au ventre … je voulais qu’il parte à l’hôpital pour que par derrière je parte chez ma mère »,

telles sont les déclarations du garçon de 11 ans. Depuis la séparation de ses parents, Ismaël vivait en effet avec sa mère tout comme ses autres frères, mais le petit devenait insupportable et elle a dû appeler son père en renfort. « L’enfant était tellement têtu entre mes mains. J’ai appelé son père au secours. J’ai dit ça ne me laisse pas ! Aide moi ! », a informé la maman d’Ismaël en larmes.

Sieur Signe Soh Christian sera bientôt inhumé dans son village natal à Bameka où sa dépouille a été transportée. Le drame soulève un véritable tollé au sein de l’opinion publique. Les experts sont sollicités pour apporter des réponses sur comment un enfant de cet âge est arrivé à utiliser une arme blanche contre son géniteur. Il faut dire que ce n’est pas inédit au Cameroun. Particulièrement cette année 2024, les parricides (meurtre d’un ascendant) ont résonné au Cameroun. Ce patricide succède à l’assassinat d’une femme par son petit-fils, âgé de 19 ans le 15 novembre dernier à Bamessingué, dans les Bamboutos. La population a ainsi de quoi être anxieuse.

Chanelle NDENGBE