Les seaux pour le lavage des mains n’existent plus.
Pas de désinfectant dans les salles de classe, les enfants et enseignants qui portent le cache-nez sont rares.
Un constat qui fait peur lorsqu’on sait que le Cameroun est loin d’être épargné du coronavirus, qui continue de faire des ravages dans nos métropoles.
Ils ont repris le chemin de l’école ce lundi 4 janvier 2021, sans leur masque, contrairement à la rentrée d’octobre où cette mesure barrière contre la covid-19 était obligatoire. Enfant, enseignants et responsables des écoles primaires semblent démontrer que le coronavirus ne se propage pas dans leurs établissements scolaires.
«Le cache-nez est toujours d’actualité ? » s’étonne un enseignant lorsque nous lui posons la question de savoir pourquoi les mesures barrières ne sont plus respectées.
En effet, avant même le départ en congé, les cache-nez avaient disparu des visages des enfants et de leurs enseignants. « Ça servait même à quoi de porter, puisqu’une fois en classe, les enfants enlèvent. Les empêcher de jouer et de mélanger les outils n’était pas possible. Avant le mois de novembre, on ne portait plus les masques à l’école », martèle l’enseignant.
Dans une autre école que nous avons visitée, les élèves se dépêchent de rejoindre leur salle de classe, sans masque. Ici les enseignants refusent de répondre à nos questions s’agissant des mesures barrières contre le coronavirus.
Dans ces écoles, on note l’absence la prise de température, les parents vont et viennent sans masque et sans inquiéter le personnel. «Je sais qu’il y a toujours le coronavirus, mais maman ne me donne plus le cache-nez. Je n’ai même plus peur parce que tous les élèves ne portent plus », argue Ange, élève en classe de cours moyen première année. Dans les salles de classe, aucune distanciation physique n’est respectée, les élèves sont presqu’assis les uns sur les autres à cause des effectifs pléthoriques.
Dans son discours de fin d’année, Paul Biya exhortait pourtant ses concitoyens à respecter scrupuleusement les mesures de restriction édictées par le gouvernement. Le chef de l’Etat n’arbore lui-même pas de masque, peut-être la raison pour laquelle son message tombe dans les oreilles de sourds.
Sur le chemin de l’école ce lundi matin, les élèves qui portent le masque se comptent sur le bout des doigts.
Rachèle KANOU