SCANDALES AU SEIN DES FORMATIONS SANITAIRES PUBLIQUES DU CAMEROUN, A QUAND LA FIN ?

Depuis hier 22 mai 2023, la grève du personnel soignant au Centre des urgences de Yaoundé, vient s’ajouter à la longue liste des scandales observés au sein des formations hospitalières depuis le début de cette année.

« Au Cameroun,60% des personnels des hôpitaux travaillent sans salaire ». Ils sont 27 mille personnels précisément, chiffres communiqués par le Syndicat national des personnels médico sanitaire du Cameroun (SYMPES). Le film observé depuis hier matin au Centre des Urgences de Yaoundé confirmerait ces révélations. Les personnels de la formation organisent une grève manifestée par le refus d’administrer les soins. Les revendications portent sur le versement de leurs salaires qu’ils ne reçoivent pas depuis 9 ans, la requête d’une sécurité sociale et de leurs matricules comme on peut le lire sur les pancartes qu’ils tiennent en main. Cette expression du mal être par le personnel soignant est un bien triste visage que présente le secteur de la santé au Cameroun et expliquerait les scandales récurrents dont les patients sont les principales victimes.

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Disparition de bébé, accident mortel, décès inexpliqués et bien d’autres …

C’est l’amer constat des incidents malheureux enregistrés dans des centres hospitaliers publics des villes de Yaoundé, Douala, Nkongsamba.

A Nkongsamba, capitale départementale du Moungo, région du Littoral, le 10 mars dernier, les cœurs étaient consternés par le départ tragique d’un nourrisson à l’hôpital régional. Le bébé a été calciné dans une couveuse qui avait pris feu après une coupure d’électricité de courte durée. Une polémique sur la responsabilité de l’accident s’en était suivie tendant à incomber la responsabilité de l’accident à l’hôpital ou à Enéo, l’entreprise en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun. Les uns et les autres s’étaient dédouanés, laissant la situation en suspens.

Le 31 mars, un scandale produit à l’hôpital de Douala renouvelle d’anciennes blessures. Une sortie du directeur de l’hôpital voulant démentir les nouvelles faisant étant d’un «vol de bébé » dans ce centre, donne des explications qui loin d’avoir convaincu le peuple camerounais, à plutôt radicalisé ce dernier à se mobiliser afin que justice soit faite à la génitrice du bébé, la nommée Esther Bell. A la sortie d’une concertation entre le ministre de la Santé publique, le conseil d’Esther Bell et la direction de l’hôpital Laquintinie, convoqué par le ministre arrivé pour la circonstance à Douala le 5 avril, ce dernier annonçait que l’idée d’un vol de bébé était due à des confusions et à une mauvaise communication de la formation sanitaire. Une explication qui n’avait pas non plus convaincu les Camerounais.

Le mois de mai a à peine commencé qu’une famille signale de décès inexpliqué de leur enfant à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé. L’enfant en question serait arrivé dans la formation sanitaire pour cause de paludisme. D’après les proches, alors qu’il allait déjà mieux, les médecins lui ont administré plus de soins et par la suite contrairement à un retour en forme total, c’est son décès qui a été annoncé. La famille demande des comptes. Le lendemain, de l’imprégnation de ces faits par notre, rédaction, le 5 mai, nous prenons connaissance du rejet d’une femme atteinte de choléra dans plusieurs hôpitaux de la même ville de Yaoundé. Dans le centre de santé où elle a été reçue, c’est une chaise percée qui lui a servi de lit, avant qu’un lit véritable se libère pour elle, le jour suivant.

Ce triste visage qui se dessine dans ces hôpitaux, réveille d’anciennes blessures, résultat des drames de l’année 2016 avec l’affaire Monique Koumatekel, morte sur le parvis de l’hôpital Laquintinie alors qu’une femme, scalpel à la main essayait d’extirper les jumeaux qu’elle portait.

Chanelle NDENGBE

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