Plusieurs décès liés à l’intoxication alimentaire sont attribués à tort à de l’empoisonnement, les médecins attirent l’attention sur les habitudes de consommation.
C’est particulièrement sur cet aspect que le Dr Serge Ebong, médecin généraliste a mis un accent lors de l’atelier regroupant les journalistes, organisé par la Fondation Camerounaise des Consommateurs (FOCACO), à l’occasion de la journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments le 7 juin 2023.
Pour le médecin, la plupart des décès attribués sans vérification à l’empoisonnement et relayés par les journalistes sont dus à l’intoxication alimentaire. Situation grave car certaines familles sont sceptiques, étant convaincues que leur enfant est décédé soit par du poison ou par sorcellerie, elles refusent de recourir à l’expertise médico-légale. Ce qui en soi est un obstacle à la remédiation des maladies causées par la dégradation des aliments.
Adoption des bons comportements face aux aliments
Pour la sécurité du corps humain, certaines habitudes sont à adopter. Aussi, sont évoqués les réflexes à avoir sur le marché. Le Dr Samuel Fotso nutritionniste a expliqué qu’il est dangereux d’acheter des aliments à même le sol. Certains aliments nécessitant d’être conservés à une certaine température, le poisson que l’on vend dans des plateaux sous le soleil, sans glaçon dans les marchés devrait être boycotté par les clients. La responsabilité incombe aussi les commerçants afin qu’ils adoptent les bonnes attitudes dans la vente des denrées alimentaires. Par ailleurs, les mélanges toxiques pour l’organisme sont également interdits dont le pain avec le fromage ; la bière et des cacahuètes et un autre très consommé au petit déjeuner, le café ou thé avec des œufs. Toutefois, les panélistes ont également instruit l’auditoire sur la nécessité de toujours vérifier la date de péremption d’un produit alimentaire avant de l’acheter. Si elle expire dans quelques jours, bien vouloir s’abstenir.
Comportement des populations et intervention gouvernementale
De ces échanges, il est établi que l’homme est le principal agent de la dégradation des aliments. Il les pollue avec des produits chimiques, la mauvaise hygiène et fait de la contrefaçon. Changer ces comportements serait un pas avancé pour la fin de l’insécurité sanitaire des aliments.
Toutefois, le gouvernement doit prendre conscience de cette situation inquiétante et agir en conséquence. Au Cameroun cette action pourrait constituer en l’encadrement de l’action de l’homme sur les aliments, comme on l’observe déjà avec la condamnation de la contrefaçon, mais des mesures doivent être renforcées. Pour remédier aux méthodes de ventes dangereuses des commerçants, les pouvoirs publics sont appelés à construire et à réaménager les marchés de façon convenable pour la protection des aliments. «Construire et faire des étalages modernes», comme l’a proposé un abonné de la chaîne Griote Tv.
Une personne sur dix dans le monde tombe malade à cause de la consommation d’aliments dégradés
Plus de 6000 enfants de moins de 5 ans souffrent de diarrhées au Cameroun pour la même raison d’après les enquêtes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La journée internationale de la sécurité sanitaire qui se célèbre le 7 juin est donc un évènement contextuel au cours duquel des réflexions sont menées pour lutter contre l’insécurité sanitaire des aliments. C’est dans ce cadre que la Fondation Camerounaise des Consommateurs (FOCOCA) a organisé un atelier qui a regroupé les spécialistes et responsables des normes alimentaires qui s’entretenaient exclusivement avec les journalistes autour du thème «Les normes alimentaires sauvent des vies», afin que ces derniers relayent les informations capitales qui ressortent de l’atelier aux populations. Car comme l’a souligné Alphonse Ayissi Abena, président exécutif de la FOCACO, « les hommes et les femmes de médias sont importants pour la sécurité des populations, c’est pourquoi ils sont … les acteurs principaux de cette journée », car en effet, les bonnes informations sauvent les vies.
Chanelle NDENGBE
