SINISTRE DE MOBIL GUINNESS A DOUALA : LES ESPOIRS DE LA FAMILLE D’UNE JEUNE FEMME S’EFFONDRENT AVEC LA SORTIE DE SON CORPS DES DECOMBRES

Après une longue période d’attente, la famille de Delphine, habitante de l’immeuble effondré, a fini par identifier, le cœur meurtri, le corps de leur fille, sorti des décombres ce soir du mardi 25 juillet.

Elle aura gardé espoir jusqu’à la fin, la famille de la désormais défunte Delphine, sortie des décombres de l’effondrement de l’immeuble taxé d’« immeuble de la mort ». En raison d’une information de source fiable qui annonçait la veille, cinq survivants en dessous des décombres, la famille de Delphine gardait espoir pour sa survie.

Ils étaient mobilisés en grand nombre, maman, grand-frère, grand-sœur, petit-frère, tante, cousins et bien des proches. Plus d’une dizaine, sur le lieu du sinistre, ils se faisaient remarqués par leur anxiété et par les larmes qu’ils coulaient par moment. Rien n’échappait donc pas aux reporters de Griote Tv sur le lieu du drame depuis le dimanche 23 juillet, afin de donner des informations fiables à leurs communautés.

C’est dans l’atmosphère de l’impatience de la reprise des fouilles aux environs de 11h ce mardi, que nos reporters s’entretiennent tour à tour avec ces personnes en panique. A préciser que ces fouilles s’étaient arrêtées deux heures plus tôt, ayant déjà été interrompues la veille au soir. « Ma fille est ici, elle a vingt-cinq ans », dit la maman de la victime en larmes. « Nous sommes là pour ma grand-sœur, une infirmière qui est dans les décombres a dit qu’il y avait encore les gens en vie là-bas, c’est pourquoi on est là », ajoute le cadet de la victime face à l’incapacité de sa maman à parler faute d’angoisse. Mais Carole, aînée de Delphine lucide malgré son anxiété, nous en dit plus concernant l’information des personnes vivantes sous les décombres.

« Actuellement, on sait qu’il y a environ cinq personnes calées là au sous-sol…Hier le mari de la dame l’a appelée, elle communiquait avec lui constamment. La dernière communication que j’ai eue avec elle, c’était à 22h. On l’a appelé hier aux environs de 22h et elle a décroché. Bon moi j’ai demandé, elle m’a dit qu’ils sont cinq là-bas dedans et que c’est la table qui est en train de les couvrir. Donc il y a cinq personnes et il y a deux cadavres près d’elle»,

informe-t-elle. Cependant, Carole s’est aussi renseignée sur la présence de Delphine parmi les vivants, mais l’absence de réponse de l’infirmière n’était pas totalement accablante.

« Bon comme moi ma sœur s’appelle Delphine, j’ai demandé qu’elle se renseigne s’il y a une Delphine. Elle a demandé, personne ne réagissait, elle m’a dit que tout le monde était déjà faible, donc je ne sais pas si ma petite sœur est vivante ou dans les cadavres »,

ajoute Carole.

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Sœur aînée de Delphine debout 

13h, les fouilles reprennent et la famille attend, certains ne pouvant s’empêcher d’éclater en sanglots. Les autorités municipales arrivent à 15h, toujours pas de nouvelles de Delphine, Carole s’adresse en larmes à monsieur le Maire de Douala 5 ème et déplore la lenteur des travaux, et l’inefficacité de l’engin employé en ce moment pour les fouilles. Elle est encouragée à ne pas perdre espoir. Vers 18h, un corps parvient à être retiré des décombres, c’est celui d’un homme. Le corps de Delphine est le prochain. Il est extrait des décombres quelques 30 minutes plus tard. Sa famille l’identifie par son pullover bleu. C’est terminé l’anxiété, la famille est fixée et plonge dans une profonde tristesse.

Delphine était âgée de 25 ans, avait terminé ses études il n’y a pas très longtemps avant de prendre son indépendance grâce au travail qu’elle exerçait et qui aurait trait à la bureautique. Elle avait loué une chambre dans l’immeuble où elle a tragiquement trouvé la mort. Sa famille reste inconsolable comme celle des autres victimes.

Les fouilles se poursuivent sur le lieu du sinistre qui s’est produit dans la nuit du 22 au 23 juillet 2023, une quarantaine de morts ont été sortis des décombres et 26 personnes blessées sont prises en charges.

Chanelle NDENGBE

 

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