Maman Gertrude se remet difficilement du choc qu’elle a eu depuis le viol de sa petite fille.
Il y a environ 2 semaines que la petite Rhyanna a été torturée et violée alors qu’elle se rendait au répétition pour la chorale de son église. Les faits se sont produits un dimanche entre 15h et 15h30 à moins de 50 mètres de la concession familiale dans le groupement Bamendjo, précisément au village Djinsi. Nous sommes dans le département des Bamboutos , région de l’Ouest-Cameroun. L’identité de son bourreau reste inconnu.
«On ne connaît pas la personne qui lui a fait ça. Aucune trace jusqu’ici. Tout ce que je sais c’est que ma fille m’a dit qu’il portait les chaussures gommes»,
nous indique la grand-mère.
Assise à même le sol, adossée au mur de sa maison faite de briques de terre, maman Gertrude soutient sa tête avec sa main gauche, signe de fatigue et de désespoir. Elle a le regard jeté dans le vide. Le souvenir de ce jour malheureux ne la quitte pas. Le sang qu’elle a vu couler de la partie génitale et glisser sur les jambes de sa petite fille reste gravé dans sa mémoire.
Quel horreur! lance-t-elle toute tremblante. Sa petite Rhyanna, fervente chrétienne de l’église catholique , perd sa virginité suite à un viol. Elle peine à nous raconter cette horrible histoire.
«Elle est sortie le dimanche à 15h pour aller aux entraînements de la chorale. Elle et les membres de sa chorale se préparaient pour la fête d’une élite du village. Quelques 30 minutes après, elle revient en reniflant. Je me suis dit que c’est la grippe qu’elle avait depuis quelques jours. Je lui demande donc de mettre l’eau au feu pour se laver. Elle se courbe pour porter la marmite et lorsqu’elle essaie de se relever, elle crie et tremble. Elle me dit qu’elle a mal au ventre. Ensuite les pleurs me disant qu’on l’a tapée»,
raconte la grand-mère. Jusque-là, cette femme était loin d’imaginer qu’il s’agit du viol, un phénomène jamais entendu dans son village.
La petite a atrocement mal. L’oncle qui était à la maison inquiet veut savoir ce qui s’est réellement passé au point où, elle a si mal. Il lui demande de l’amener voir celui qui l’a tapée. Lorsqu’ils s’approchent du lieu situé à moins de 50 mètres de la maison, la petite peine à se déplacer et s’écroule presque. C’est à ce moment que d’autres questions amènent la petite à déclarer que lorsqu’elle se rendait à l’église, un jeune homme l’a entraînée dans les champs de maïs.
«Elle n’arrivait pas à marcher. Elle allait tomber et c’est là que je la soulève et je vois le sang qui coule sur elle. Je retourne à la maison en criant. Il y a un bar juste à côté où on lui a fait ça. Même pas loin de la maison. On l’a lavée et l’amenée à l’hôpital. Après le diagnostique, le docteur dit qu’on l’a violée»,
explique l’oncle de Rhyanna.
L’état de santé de la fillette de 9 ans est critique. Son bourreau pendant son forfait lui a mis de la boue dans les yeux et lui a fait avaler une bonne quantité pour l’étouffer. La mère biologique de la gamine l’a amenée dans la ville de Douala où elle réside pour lui apporter des soins de santé adéquats.
«Ma petite fille à la cataracte. Je ne sais pas si elle va encore un jour voir avec son œil gauche. Me voici seule à la maison à mon âge. La seule qui m’aidait même à puiser de l’eau. Maudite soit la personne qui a fait çà à mon enfant»,
déplore la grand-mère
C’est un fait étrange, un acte digne d’un film d’épouvante, ajouté aux récurrents incendies criminels ciblant les maisons des femmes dans le groupement Bamendjo. Le village est dans la panique. Les populations ont peur pour leur vie. Le groupement a récemment reçu de nombreux étrangers venant des zones anglophones où s’enlisent des conflits sécessionnistes.
Rachèle KANOU