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YAOUNDÉ : TOLLÉ AU SEIN DES ÉGLISES DE RÉVEIL APRÈS LA SUSPENSION D’UN PASTEUR POUR AVOIR BATTU SA FEMME

Le pasteur Ndjom Philippe présenté comme «victime de quelques problèmes de santé», a été suspendu de ses charges sacerdotales jusqu’à nouvel avis.

Mardi 20 avril dernier, des photos du visage défiguré d’une femme  font le tour de la toile. Présentée comme épouse d’un pasteur, la dame en question est une autre victime de violences conjugales.  La nouvelle se répand rapidement  dans le milieu des églises dites de réveil et très vite, les premières indignations se font entendre. Quelques femmes ministres de culte plus ou moins connues de ce milieu comme la prophétesse Nathalie  Meyo et la  chantre Avenir Sim montent au créneau pour condamner ce qu’elles qualifient de violences de trop. D’autres voix peu célèbres se font également entendre. Marie, une chrétienne engagée  qui fréquente une église nommée plein Évangile appelle à un réveil immédiat des femmes de pasteurs pour mettre  fin au dictat musclé des époux violents…

Dans la foulée, le nom de la victime est  révélé.  Il s’agit de dame Ngono Thérèse, l’épouse du pasteur prophète Ndjom  Phillipe qui officie comme berger au sein de la chapelle de la grâce et de la restauration située au quartier éleveur  à Yaoundé.

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Selon certaines indiscrétions, le pasteur aurait passé sa femme à tabac suite à une présumée affaire d’infidélité. « Monsieur le pasteur NDJOM PHILLIPPE  a enceinté une SAINTE SOEUR de son église  et l’a logée à l’église… », relate Avenir Sim dans un texte publié sur sa page Facebook le 20 avril dernier. Une version des faits mise en doute par le révérend J. Ze, lui aussi dirigeant d’une église de réveil « La vérité c’est que personne ne sait pourquoi il a battu sa femme. Malheureusement les gens exagèrent sur les réseaux sociaux » nous dit-il.

Saisi de l’affaire, un collectif des pasteurs de l’arrondissement de Yaoundé 5 où est située l’église du pasteur Ndjom a décidé ce 20 avril de la suspension de ce dernier aux charges sacerdotales  jusqu’à nouvel ordre. Le communiqué des assises qui ont conduit à cette sanction souligne la volonté du couple de se réconcilier avec la bénédiction des deux belles familles qui regrettent ce qu’ils qualifient d’incident. Le collectif des pasteurs dit s’engager à encadrer le couple et «les accompagner pour une réhabilitation spirituelle et morale».

Soulignons que depuis la mort de la  célèbre chantre nigériane Osinachi qui a rendu l’âme la semaine dernière suite à un violent coup de pied reçu de son mari, un certain courroux s’est emparé des chrétiennes d’église de réveil du Cameroun qui sont désormais résolues  à dénoncer publiquement tous les auteurs de violences conjugales envers les femmes de leur communauté. Une résolution plutôt courageuse quand on sait l’omerta qui encadre les relations conjugales dans ce milieu.

Certains pensent d’ailleurs que l’égilse devrait revoir ses textes sur le divorce, surtout en cas de violences conjugales flagrantes.

Chantal Mveng

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