La ministre de la promotion de femme et de la famille encourage les femmes à dénoncer ces atrocités.
Marie-Thérèse Abena Ondoa, restée longtemps silencieuse face aux exactions commises sur les femmes dans les conflits des deux régions anglophones du Cameroun et dans le septentrion, sort de sa réserve et expose son ras-le-bol.
«Les nombreuses manifestations de ces derniers temps démontrent qu’au-delà de l’horreur et de la terreur que croient semer leurs bourreaux, les femmes ont encore assez de force pour dénoncer ces crimes odieux», a-t-elle indiqué ce 1er septembre 2020 à Yaoundé. Elle y a organisé une action de dénonciation publique, des atrocités commises sur les femmes par des groupes armées dans les régions anglophones et à l’Extrême-Nord du Cameroun où sont enrégistrées les bestialités de la secte islamiste boko haram.
A cette occasion, la ministre de la promotion de la femme et de la famille a condamné les actes de barbarie qui visent non seulement les femmes mais aussi les enfants. Elle a à cet effet annoncé une prise en charge psychosociale pour les familles des victimes de ces atrocités.
«Je suis interpellée à la fois comme femme, mère et membre du gouvernement. Comme femme et mère, il s’agit de meurtres et comme tel, qu’on soit homme ou femme, ce sont des actes barbares à condamner avec la dernière énergie. La vie d’un être humain est sacrée et rien ne justifie qu’on la supprime. Comme membre du gouvernement, je voudrais rappeler que la mission principale du MINPROFF, c’est d’assurer la promotion, la protection de la famille, les droits de la femme. Ces atrocités sont aux antipodes de nos missions», laisse entendre Marie Thérèse Abena Ondoa sur les antennes de la CRTV.
Et pendant que se déroulait la cérémonie à Yaoundé, les femmes de Bamenda essayaient d’échapper aux balles issues des affrontements entre forces de sécurité et groupes armés.
Les cas d’exactions sur les femmes et les enfants sont légions au Cameroun depuis l’entrée des groupes de Boko haram et des bandes armées de la crise anglophone.
Il y a juste deux semaines, Comfort Tumasssang âgée de 32 ans et mère de deux petits enfants a été froidement égorgée à Muyuka dans la région du Sud-ouest par des hommes armés. L’acte odieux s’est déroulé le 11 août dernier aux environs de 14h. Loin d’être un cas isolé, l’assassinat de Comfort rejoint une longue liste d’exactions similaires et dont la fréquence s’est accrue. Le 4 août, à Bamenda, Mbah Treasure, une jeune femme, a été assassinée dans des circonstances semblables. Il y a moins d’un an Florence Ayafor, une gardienne de la paix subissait le même sort. Sans oublier le cas de deux femmes et leurs bébés dans le dos exécutés par l’armée camerounaise en 2018 dans l’Extrême nord du Cameroun.
Rachèle KANOU