Les images atroces de ce bébé ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
Ventre et front charcutés, Zulai’atu âgé d’environ quinze mois a immédiatement succombé à l’arme blanche dont s’est servi l’auteur du crime.
Selon nos sources, les membres de groupes armés sont arrivés à Mbibji dans le département du Donga-Mantung le 8 mai 2020, ils étaient à la recherche de Yunussa, père de l’enfant. L’homme s’est échappé en les voyant arriver, les bourreaux se sont saisis de la mère qui portait le bébé dans son dos, l’ont copieusement battue avant de lui arracher l’enfant. Les hommes armés ont usé d’une machette pour entailler l’abdomen et le crâne du tout-petit.
Pour la communauté Mbororo, «c’est l’un des pires crimes de guerre commis par les séparatistes d’Ambazonia contre les bergers Mbororo, mais le cas n’est pas isolé.», écrivent les acteurs de la campagne justice et dignité.
Ces populations protégées disent souffrir de la crise anglophone depuis le début, tandis que les groupes armés les accusent de complicité avec les forces de défense. Ce que démentent formellement les Mbororo qui pour bon nombre sont aujourd’hui des déplacés internes au Cameroun. Ils s’insurgent contre le vol de leurs troupeaux et l’incendie de leurs maisons. Ils pensent être des victimes collatérales de la crise anglophone.
Depuis le début de la covid-19 et l’appel au cessez-le-feu d’Antonio Guterres pour que les armes cessent de crépiter à travers le monde, pas grand chose n’a changé dans les régions anglophones du Cameroun. Le secrétaire général de l’ONU, estime que «la fureur du virus révèle la fureur de la guerre».
Au Cameroun, seul le Southern Cameroons Defense Forces (SCDF) a dit le 29 mars dernier, faire un break, jusqu’à la maîtrise du coronavirus. Cependant, sur le terrain des conflits, les victimes continuent de tomber.
Chantal Mveng
