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DISCOURS DE PAUL BIYA : LE MASSACRE DE KUMBA ET LES ENFANTS SOLDATS DE BOKO HARAM ÉVOQUÉS

Dans son discours de ce 31 décembre 2020, le Président de la République a mentionné ces deux situations qui interpellent.

Parlant du terrorisme dans l’extrême nord, Paul Biya a souligné la participation des jeunes gens.  «Ce sont désormais des raids isolés de Boko Haram ou des tentatives d’attentats-suicides confiés à des adolescents.».

Une situation énoncée sans toutefois souligner la gravité de la présence de ces adolescents, enrôlés dans un conflit qui s’enlise et qui désormais implique des enfants en tant qu’acteurs. Or l’enrôlement des enfants de moins de 15 ans dans des conflits armés est considéré comme crime de guerre. Mais c’est un débat pas encore ouvert dans le cadre des tensions au Cameroun.

Pau Biya a également énoncé les attaques meurtrières de la Mother Francisca International bilingual academy de Kumba. Le massacre de Kumba «qui s’est soldé par la mort de 07 écoliers et des blessures infligées à plusieurs autres.», est donc selon Paul Biya un «crime qui choque la conscience humaine» et  «ne restera pas impuni. Tous les coupables seront recherchés sans relâche, et traduits devant la justice.».

Rien de plus dans ce discours qui pourtant ouvre le débat à la fois sur les enfants déscolarisés à cause des conflits et  sur les enfants soldats. Les témoignages de Griote recueillis sur le terrain en 2019, font état d’une présence de plus en plus accrue d’enfants et adolescents dans la crise anglophone. La politique de développement social concernant l’emploi des jeunes et l’éducation dont parle Paul Biya ne devrait donc pas s’appesantir sur ces problématiques au cœur de notre société ?

Qui mieux que les femmes pour le faire même si elles n’ont pas été mentionnées dans le discours du chef de l’Etat. Une situation qui fait recours à la faible représentation de la gent féminine dans les processus de paix majeurs à travers le monde et particulièrement au Cameroun. Pourtant, la résolution 1325 des Nations Unies dont le Cameroun est signataire demande l’implication des femmes dans la résolution des conflits. Ces femmes qui, certainement tireront la sonnette d’alarme sur la présence croissante des enfants et adolescents dans les conflits au Cameroun.

Chantal Mveng

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