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DRAME : L’ÉPOUSE DU SYMBOLE DE LA REVENDICATION DE LA CNI AU CAMEROUN EST DÉCÉDÉE EN COUCHES

Nicole Nyapia est décédée ce matin du samedi  05 novembre 2022, sur la table d’accouchement, après avoir mis au monde un bébé de sexe féminin.

Son époux était celui qui se battait dans ses activités pour subvenir à ses besoins, selon les informations qui nous sont parvenues. Etant incarcérée, elle avait du mal à joindre les deux bouts.

L’épouse de Foundikou Daouda, battu et incarcéré à la prison de Foumbot après accusation de saccage du commissariat de la même ville parce qu’il réclamait sa Carte Nationale d’Identité est décédée en couches.

La dame avait expliqué la situation difficile dans laquelle se trouvait son époux sans CNI, démentant au passage le saccage dont il était accusé.

«Il a établi la carte depuis longtemps à Foumbot (son village) et résidant dans la ville de Douala, à chaque fois qu’il se rendait dans un commissariat de la place pour prolonger son récépissé on le renvoyait dans la ville dans laquelle il l’a établi»,

expliquait Nicole après l’arrestation de son époux.

Elle avertissait déjà être à terme, car disait-elle «C’est mon mois d’accouchement». Daouda avait donc voyagé nuitamment pour son village afin de vérifier si sa CNI était finalement établie, trois années après l’enrôlement. La pièce n’étant pas disponible, l’homme a demandé une prorogation de son récépissé, faisait savoir Nicole mais, «on a refusé de le faire soit disant que son récépissé est déjà déchiré et les écritures ne se voient pas bien, qu’il doit refaire un autre récépissé … n’ayant pas de sous pour tchoko (corrompre), le policier s’est mis à le gronder au commissariat, c’est ainsi que la bagarre a commencé », précisait-elle.

Les images du sieur Foundikou ont été diffusées sur les réseaux sociaux le 11 octobre 2022, étant présenté comme quelqu’un qui a vandalisé le commissariat de Foumbot dans la région de l’ouest Cameroun.  Une version qui selon les proches était fausse.

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Daouda, vendeur à la sauvette se déplaçait d’une ville à une autre pour exercer son petit commerce de friperie, mais sans CNI, difficile pour lui de se mouvoir. Nicole donnait toutes ces explications en ajoutant que pour établir l’acte de naissance de son bébé, il faudra nécessairement la carte d’identité du père. Elle demandait de l’aide, car la grossesse l’avait contrainte à arrêter toute activité.

Ses supplications n’auront pas été entendues, elle est morte sur la table d’accouchement, «stressée»,  de ne pas savoir dans quel état se trouve son époux. La mort de Nicole vient s’ajouter aux 2000 victimes de mortalité maternelle que compte le Cameroun chaque année.

A rappeler que l’obtention de la CNI est une gageure depuis plusieurs années, certains comptent 5 ans, voire plus sans cette pièce et les mouvements de revendication n’y ont rien fait.

Chantal Mveng

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