Elle a piqué une crise hier, lorsque le juge d’instruction a annoncé l’incarcération de son fils unique, à la prison centrale de Kondengui.
C’est du moins ce que nous apprend maître Emmanuel Simh, l’avocat qui défend la cause de cet enfant, accusé d’avoir participé à la fraude au baccalauréat. Il a été joint au téléphone ce jeudi matin par notre rédaction.
La liberté provisoire n’a pas été accordée à cet élève âgé de 18 ans. Après avoir été «injustement » placé en garde à vue selon les propos de Me Simh. Pendant 1 mois, il a été tour à tour à la police judiciaire de Bafoussam, puis de Yaoundé, le juge d’instruction a décidé ce 2 septembre 2020 de l’envoyer en prison. Il est depuis hier, placé pour 6 mois sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Kondengui.
Malgré l’état de santé fragile de la maman de Gassam Noche Gervais Kevin, elle a assisté son fils au tribunal espérant que ce dernier pouvait être libéré, seulement le juge d’instruction en a décidé autrement. Elle espérait encore sur le verdict du MINESEC qui mentionnait la suspension des personnels de la reprographie, incriminés depuis le 17 août 2020. Mais Kevin et 4 autres personnes n’officiant pas à l’Office du Baccalauréat, sont en prison depuis ce mercredi.
Pour Me Emmanuel Simh, il est inadmissible que «les auteurs de la fuite des épreuves soient en villégiature», tandis que «ceux qui ont découvert sur le net croupissent en prison». Il dit organiser un plan de bataille pour défendre ces jeunes incarcérés.
Pour les faits, Gassam Noche Gervais Kevin, élève en classe de Tle au Lycée bilingue de Bagangté dans le Ndé à l’ouest du Cameroun, a été interpellé il y a un mois, contre une plainte du ministre des enseignements secondaires. L’adolescent, arrêté en l’absence de sa maman va être conduit dans un premier temps à la police judiciaire de Bafoussam. C’est après moultes recherches, que le lendemain matin vers 10h, elle reçoit un appel lui indiquant que son fils a passé la nuit en cellule pour motif inconnu. Plus tard, elle apprendra que Kevin serait impliqué dans la fuite des épreuves à l’examen du Baccalauréat.
Kevin explique qu’il ignore la provenance des épreuves. Il les avait prises sur les réseaux sociaux avant de partager dans un groupe de camarades avec qui il préparait l’examen. Cet élève n’est pas le seul dans la situation. 4 jeunes enseignants ont été arrêtés et sont également incarcérés à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Il s’agit d’un enseignant fonctionnaire au lycée technique de Mankoua à Melong, qui avait reçu par le biais de ses élèves et les 3 autres sont des enseignants vacataires qui ont aussi reçu l’épreuve et les ont traitées à Penja, selon une version des faits publiée sur internet.
En effet, quelques jours avant le baccalauréat, les épreuves de SVT, physique et chimie des série C,D, TI se sont retrouvées sur les réseaux sociaux. A la suite de la fraude, ces épreuves ont été reconduites. Une enquête administrative avait été ouverte par Nalova Lyonga, ministre des enseignements secondaires. Au sortir de l’enquête, sept responsables du service de reprographie de l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc), avaient été incriminés et suspendus.
Rachèle KANOU