La femme victime de violence physique, dont les images ont été abondamment diffusées sur la toile se porte mieux, elle a été conduite auprès de sa famille.
L’opération a été menée le jeudi 09 septembre et le lendemain, Me Clémence Mafetgo, Me Charlotte Tchakounté et dame Kingue Hortense, déléguée départementale du ministère de la promotion de la femme et de la famille pour le Wouri, sont allées s’enquérir de sa situation ; nous les avons suivies.
Nous arrivons au domicile familial de Germaine aux environs de 16h30, lorsque nous y arrivons, la dame qui était encore en difficulté de se mouvoir toute seule il y a quelques temps, vient nous recevoir. Elle traine encore son pied droit, pas complétement guéri. C’est ce pied que son compagnon avait essayé de trancher à la machette.
«Bienvenue, bienvenue», nous lance Germaine, avant de s’asseoir dans un fauteuil.
La déléguée plante le décor et lui précise qu’elle est une survivante. En tant que telle, elle devra se ressaisir pour mieux affronter l’avenir. Face à cette introduction Germaine est calme, silencieuse, elle a une main sur la joue, jusqu’à ce que nous lui demandions comment elle envisage l’avenir.
«Je vous dis merci avec les larmes aux yeux, je remercie le monde entier et toutes les âmes de bonne volonté … je vais recommencer ma vie à zéro. Je vais faire un commerce et avoir un lit où poser ma tête. Cette histoire est derrière moi, je ne vais pas vous décevoir.».
Dit-elle presqu’au bord des larmes. Et son oncle de rajouter
«Elle sera d’abord bien logée, on va prendre les dispositions idoines tel qu’on vous a dit sa nutrition et je voudrai vous rappeler que c’est une dame qui se bat beaucoup … il y a trois ans elle avait un petit restaurant ça roulait mille à l’heure. Mais c’est le même bourreau qui est venu lui demander d’arrêter parce qu’il ne voulait pas qu’elle continue à rester ici.».
Déclare joseph Otelé le chef de famille
Il remercie le ministère de la promotion de la femme et de la famille et toutes les âmes de bonne volonté qui se sont mobilisées pour Germaine sa nièce. La dame de 42 ans a été transférée à l’hôpital Laquintinie dans la nuit du mardi 31 juillet, après avoir passé deux nuit à l’hôpital de district de nylon.
«Après qu’elle ait été prise en charge par l’hôpital Laquintinie, elle a suivi les soins grâce à l’intervention du délégué régional de la promotion de la femme et de la famille et le Directeur de l’hôpital Laquintinie, donc aujourd’hui son état s’est amélioré elle a été libérée et sa famille l’a bien accueillie et donc maintenant il est question de qu’elle se rétablisse … qu’elle fasse une activité pour devenir autonome financièrement et ne plus être à la merci d’un monsieur.».
Explique Hortense Kingué la déléguée départementale du Minproff pour le Wouri.
Pour les avocates la première partie de la prise en charge étant presque bouclée, il va falloir passer à l’étape de l’interpellation du bourreau.
«Nous n’avons pas encore touché l’aspect de l’auteur de toutes ces exactions, nous sommes encore sur le terrain de la victime. Nous sommes très contentes de savoir que le minproff (Ministère de la promotion de la femme et de la famille) s’est vraiment mobilisé cette fois-ci. C’est tard dans la nuit que nous l’avons (Germaine) sortie de l’hôpital de nylon… Nous disons que le meilleur reste à faire, il faudrait qu’il y ait une sanction exemplaire et les procédures sont introduites contre ce monsieur».
Souligne Me Clémence Mafetgo suivie dans son élan par Me Charlotte Tchakounté
«A moins que le bourreau ne se donne la mort, moi j’ai dit que même s’il est logé dans une aiguille nous allons l’extraire, nous allons l’extirper et nous allons nous servir de lui pour éduquer les hommes malades comme lui parce qu’il est malade et soyez rassurés, nous ne sommes même pas seules, le collectif est en nombre limité. Les inconnus, les autres avocats qui sont à la recherche de cet homme, vous ne pouvez pas les compter.».
A rappeler que Germaine Mbezele a été battue et laissée pour morte par son compagnon Dieudonné Amang A Kodia dans la nuit du samedi 21 août. L’homme avec lequel elle a passsé 10 ans avait pour habitude de la frapper et menaçait de la tuer ainsi que son fils, si elle tentait de le quitter. Après une forte mobilisation sur la toile, Germaine a été prise en charge pendant deux jours par l’honorable Djeumeni Benilde avant d’être transférée à l’hôpital Laquintinie. Elle est aujourd’hui convalescente.
Clarence YONGO