Seule la famille de Mikelle Npena Lado et quelques amis du secondaire ont pris part à ses obsèques.
Aucun mot de consolation ou discours n’a été prononcé par les responsables de l’université de Yaoundé 1, l’institution aux encablures de laquelle la jeune étudiante de 21 ans, a été froidement assassinée.
L’inhumation a eu lieu ce 29 janvier à Bamekoumbou, un groupement du département des Bamboutos, région de l’Ouest Cameroun.
Les cris et les pleurs ne cessent de retentir dans la cour familiale où Mikelle vient d’être enterrée sous l’œil impuissant de sa famille et de ses camarades de classe, éplorés par cette disparition brusque, de la jeune étudiante.
Poignardée à mort mercredi soir aux environs de 19h alors qu’elle revenait des cours, sa famille a vite fait de l’enterrer, pour dit-elle apaiser la douleur. «Son père a dit qu’il ne pouvait pas garder, parce qu’en le faisant, la douleur risquerait d’être plus intense», nous confie Vanelle, une amie de la défunte, partie de douala pour lui rendre un dernier hommage.
Jeune étudiante, studieuse et grand espoir pour sa famille, Mikelle Npena Lado était en 3e année biochimie à l’Université de Yaoundé I à Ngoa-Ekelle. Son rêve de devenir biochimiste s’est éteint le 27 janvier dernier à cause des personnes sans foi ni loi.
Elle manipulait son téléphone …
A la sortie des cours, Mikelle accompagnée de ses deux camarades ont emprunté une ruelle qui mène au CHU. Selon les témoignages, ses deux amis tous des garçons, étaient un peu plus avancés sur la route et elle, légèrement décalée d’eux, manipulait son téléphone en marchant. Elle a été surprise par un homme qui lui a mis un poignard à la nuque avant de lui arracher son sac.
«Elle a freiné le pas parce qu’elle manipulait son téléphone. Le gars est sorti derrière elle et l’a poignardée. Quand elle a crié, ses camarades ont pris la fuite», nous raconte Vanelle.
L’agresseur quant à lui, a pris la poudre d’escampette et ce sont les cris de détresse de Mikelle qui ont attiré l’attention des riverains. Ces derniers ont accouru et l’ont retrouvée, gisant dans une marre de sang. Conduite aux urgences du Centre Hospitalier Universitaire, elle a rendu l’âme jeudi aux environs de 03 heures du matin, soit quelques heures seulement après l’agression.
Ce vendredi, Mikelle a été inhumée et son assassin n’est pas identifié.
Ce crime nous rappelle celui de Celestine Ngah Akoa tuée à l’Université de Yaoundé2 à Soa, en juillet 2020. Selon ses camarades, elle aurait pu être sauvée si le médecin de garde de l’université était en poste et si la police campus était intervenue à temps. Une enquête avait été ouverte, mais les résultats restent inconnus.
Rachèle KANOU