La ministre des postes et télécommunications rappelle à l’ordre les personnes qui se livrent à la désinformation sur les réseaux sociaux.
Selon elle, les réseaux sociaux sont devenus de véritables outils de désinformation, d’intimidation, d’appel à la haine, au meurtre et la violence.
Ces propos ont été tenus lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de la communication ce lundi 13 juillet 2020 à Yaoundé, pour condamner ces dérives observées sur les médias sociaux au Cameroun.
Dans son allocution, Minette Libom Li Likeng, affirme que cette désinformation est l’œuvre des criminels dont l’objectif est de salir l’image des individus ou même des institutions de la république et cela a été amplifiée depuis la présidentielle de 2018. Les «deepfakes» ou hypertrucages ayant pris de l’ampleur.
«Le cycle politique ouvert depuis la présidentielle a particulièrement été significatif s’agissant du recours à l’usage des réseaux sociaux par les citoyens. La période s’avère aussi propice à toutes sortes de manipulations, notamment la diffusion d’éléments à la véracité certaine et incontestable», indique –t-elle
La minpostel déclare que le Cameroun fait face désormais à «l’amplification d’un discours de haine et d’exclusion parfois selon un vocabulaire appelant à la division des camerounais sur des bases communautaires ethniques ou tribales. Dans le même temps, l’on note la montée en puissance de l’intolérance et des extrémismes de tout bord», a-t-elle fustigé.
Et face aux différentes crises qui secouent le Cameroun, notamment, la crise anglophone, ainsi que l’épidémie du coronavirus, ces «criminels» ont pris pour repère les réseaux sociaux pour ternir l’image du pays en y publiant des faits erronés, des fake news, et même des rumeurs. «À titre d’illustration, de fausses informations relatives à la crise sécuritaire dans certaines régions du pays sont régulièrement diffusées jetant ainsi le discrédit sur le Cameroun en général, et sur son armée en particulier», dit-elle avant de poursuivre, «des annonces sont faites, concernant également le décès des hautes personnalités de la république les comptes Facebook des hautes personnalités et ceux des institutions sont fréquemment piratés ainsi que les sites web de certaines administrations, de faux comptes de personnalités sont également créés. La désinformation est aussi faite sur la gestion de la pandémie du covid 19 au Cameroun », décrie Minette Libom Li Likeng.
Pour la minpostel, la capacité de nuisance des fausses informations contribuent à détourner l’opinion publique de la réalité.
Lors de cette conférence, les ministres de la communication et des postes et télécommunications ont rappelé que les réseaux sociaux n’ont pas été créés pour détruire l’ordre et les valeurs du monde mais plutôt pour les construire, les fortifier et les mettre à contribution pour l’épanouissement de l’homme et la société. Ce qui est encore loin d’être le cas au Cameroun. D’ailleurs une campagne de sensibilisation est annoncée pour un meilleur usage des réseaux sociaux.
Rachèle KANOU