AFFAIRE DE L’HOMME SERPENT QUI AURAIT AVALÉ UNE FILLE: LES FAKES NEWS PEUVENT ENTRAINER LA MORT

Durant la matinée du mercredi 10 mai 2023, s’est répandue la nouvelle d’un homme qui se serait transformé en serpent pour avaler une adolescente, une grosse fake news qui a tenu les internautes en haleine.

L’histoire digne d’un film de science fiction faisait état d’un homme-serpent qui au volant de sa voiture a avalé une fille de 16 ans, puis sous les coups de la vindicte populaire a dû recracher sa proie, une version des faits loin de la réalité.

Il s’agissait juste d’un homme accompagné de sa copine qui arborait un pantalon avec des motifs semblables à la peau d’un serpent. La voiture ayant eu une panne sèche a attiré des curieux, qui, ayant vu les pieds de la dame de 23 ans ont pensé à un serpent. Mais avant que n’arrive la vraie version des faits, le véhicule a été vandalisé par des conducteurs de motos-taxis qui ont cru à la fausse rumeur, rapidement répandue au quartier Ngousso à Yaoundé.

Selon certains témoins, si l’homme avait été trouvé dans sa voiture, il aurait pu subir les foudres de ces justiciers d’un autre genre, car ces derniers ne prennent pas le temps de l’analyse pour agir. En effet, pour une fake news qui crée autant de dégâts sinon plus, ce n’est pas la première.

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L’on se souvient de Gélila…

Taxée de sorcière parce qu’elle avait jeté un billet de 1000fcfa sur son passage au quartier Damas à Yaoundé le 24 novembre 2022. Selon la rumeur, cet argent était un piège pour celui qui aurait pu le ramasser car, cela l’aurait exposé à un sortilège, pretendaient des voix dans la foule. Cette infox ayant rapidement circulé, la dame avait été contrainte d’avaler le billet de 1000fcfa sous les coups de fouets de ses bourreaux, la pauvre déficiente mentale, est décédée quelques semaines plus tard, suite à ce traumatisme.

Or Gelila Djemwouondi Fouh, souffrait de trouble bipolaire, elle s’était échappée de la maison quelques jours plus tôt, ses parents étant à sa recherche. Ils ont été choqués comme de nombreuses personnes de tomber sur la vidéo de leur fille, obligée d’avaler un billet de banque, sa nudité étant exposée pendant son affliction. Mais il faut dire que l’histoire de Gelila était précédée d’une affaire de pièce d’argent sortie également de l’imaginaire.

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La fausse affaire de la pièce d’argent …

Une pièce d’argent ramassée qui se serait transformée en sac d’argent et qui aurait entraîné la mort de deux élèves à l’école publique de Bonabéri dans le quatrième arrondissement de Douala. C’est la fantasmagorique nouvelle qui a été diffusée sur la toile comme une traînée de poudre durant la semaine du 10 novembre 2022.

Pour en savoir davantage, notre rédaction s’était rendue sur le terrain le mercredi 16 novembre 2022 et l’administration de l’établissement a manifesté son étonnement face à un tel mensonge. C’est ainsi que nous avons appris qu’il s’agissait juste d’une fillette qui aurait dérobé de l’argent à la maison, a feint l’avoir trouvé dans son sac comme par magie. Environ 7 000fcfa entre pièces et billets dans un sachet en plastique. Face a cette situation, les enseignantes prises de panique ont débuté une séance de prière, ce qui a attiré l’attention du voisinage de l’école qui serait à l’origine de la propagation de la fausse rumeur. D’ailleurs, les images des obsèques utilisées pour illustrer cette fake news dataient de 2021, selon notre fact tchecking.

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Disculpée après avoir été présentée comme la commanditaire de l’assassinat de son ex époux

Précédant les cas ci-dessus répertoriés, une femme a failli faire la prison à cause des réseaux sociaux.

En août 2022, son image a fait le tour de la toile, présentée comme l’instigatrice du meurtre de son ex conjoint à Batoufam. Heureusement pour elle, les meurtriers ont été arrêtés par les éléments des forces de maintien de l’ordre, deux jeunes de 20 et 21 ans auteurs d’une agression mortelle. La dame a décidé de déposer une plainte contre sa belle famille, à l’origine de la publication de ses photos sur internet non sans l’accuser d’être une meurtrière. Elle s’en est sortie grâce aux enquêtes de la gendarmerie qui ont prouvé son innocence.

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L’affaire Christelle Mirabelle Lingom …

Comment ne pas être marqué à vie par l’histoire la plus triste de la cyberviolence au Cameroun?

L’année 2021 porte l’empreinte indélébile du décès de cette jeune femme de 25 ans, faussement accusée par certains militants du Parti Camerounais de la Réconciliation Nationale d’acter dans une sextape.

L’histoire débute au mois de juin 2021. Alors qu’une affaire de mœurs impliquant deux hommes proches du leader de ce parti politique bat son plein, des membres du PCRN trouvent comme seul moyen pour détourner l’attention, monter un scénario pour semer la confusion et éviter que les esprits soient focalisés sur la première affaire.

A la barre, deux hommes accusés d’avoir diffusé la nudité de la nommée Malika Bayemi sur le cyberespace. Pour donc marquer le tumulte, les militants du PCRN profitent de la diffusion sur internet d’une sextape du lanceur d’alerte Paul Chouta qu’ils considèrent comme un adversaire, indiquent que la personne de sexe féminin qui y figure est Christelle Mirabelle Lingom.

Étant informée de cette scabreuse situation, Mirabelle pour se défendre et rétablir la vérité, fait des démentis. Elle est accablée, menacée dans la rue, vilipendée par sa propre famille et meurt dans le dénuement moral. Son ex petit ami Julien Bapès dont l’affaire est en cours au tribunal, est celui qu’elle présentait comme l’ayant ainsi fait s’éteindre lentement et douloureusement.

Ces quatre cas de fake news, loin d’être exhaustifs, interpellent le gouvernement, car les fausses nouvelles créent une confusion sociale et politique avec des conséquences désastreuses pour les victimes et leurs familles.

Clarence YONGO

 

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