La deuxième édition du Kongossa des Jeunes Femmes Leaders (KOJEFL) a été un grand moment d’échanges.
Des sujets triés sur le volet, des intervenants, tous, spécialistes des questions entrepreneuriales et didactiques ont rehaussé le ton de cet événement.
Sous le thème «Devenez des entrepreneures 3.0», des jeunes femmes étudiantes de la ville de Douala ont exprimé leur satisfaction après environ 3h d’échanges et de partage d’expériences avec des experts. Plusieurs sont sorties de cette rencontre avec une autre vision de l’entrepreneuriat.
«Pour une fois, je me retrouve dans un milieu où on traite des sujets qui peuvent m’aider à m’en sortir dans la vie. La présence du doyen de ma faculté, l’entendre parler de l’entrepreneuriat jeune, était juste une merveille. J’ai même envié ces filles qui ont présenté leurs projets. J’ai jamais eu l’idée de mettre quelque chose sur pied par moi-même. Donc c’était juste magnifique ce programme»,
a affirmé une étudiante à la fin de l’événement.
Le thème était fort évocateur en ces temps où l’indépendance financière des jeunes femmes et leurs modèles sociaux sur le cyberespace et en dehors, deviennent une préoccupation capitale.
Premier sous-thème
«Jeune femme et indépendance financière»
Cette rencontre entrepreneuriale a permis aux intervenants de partager leurs expériences avec les étudiantes.
Laurence Nguedia cheffe d’entreprise, a décrit comment elle a débuté son activité de restauration avec la somme de 15 000fcfa, proposant des plats à domicile dans le quartier Ange Raphael qu’elle ne parvient pas à couvrir malgré qu’elle compte 4 employés aujourd’hui. Sadika désormais grande styliste, a connu des débuts difficiles, marqués par des railleries et messages de découragement, étant issue de famille musulmane qui ne voyait pas d’un bon oeil leur fille devenir styliste.
Pour sa part, le professeur Amabiamina, enseignante d’université a dépeint la vraie fausse image que les influenceuses du web transmettent aux jeunes filles en ce moment. Loin des personnes qui, par leur savoir, savoir-faire ou savoir-être s’illustrent comme des héroïnes.
Il leur a donc a été demandé de suivre les personnes dites d’influence en fonction de leur centre d’intérêt et ne pas se laisser berner par les vendeurs d’illusion.
Par la même occasion, il a été conseillé aux participantes de prendre soin de leur santé pour avoir la pleine capacité d’entreprendre. C’est dans ce sens que le Dr Yoyo Ngongang, spécialiste de la santé sexuelle et reproductive leur a expliqué que les maladies décrites commes celles qui se féminisent ne sont pas forcément visibles.
«Commencez à prendre soin de votre santé. Toutes les maladies transmissibles ne sont pas visibles. Ce que vous faites aujourd’hui va vous rattraper plus tard. »
précise-t-il en ajoutant que la bonne santé est capitale pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
Deuxième sous-thème
«Comment devenir une entrepreneure 3.0»
Il a été question ici de guider ces jeunes participantes sur la façon d’entreprendre et les orientations essentielles à observer. Tout d’abord avoir l’idée du projet, ensuite savoir si cette idée permet de répondre à un besoin, élaborer un business plan pour ne pas se tromper sur la direction a prendre dans la mise sur pied dudit projet, a précisé Dr Dinga pour lequel l’argent n’est pas un facteur handicapant, car on peut avoir de l’argent mais ne pas savoir l’investir. Pour l’enseignant de l’université de Douala, chaque camerounais devrait être formé sur l’entrepreneuriat.
Cette idée a été partagée par la consultante d’entreprise Laura Sen, qui a donné les clés de la réussite sur le web. Prenant exemple sur ces entreprises occidentales qui ont fait du chiffre sur internet à l’instar d’Amazone, Uber, Airbnb, elle a demandé aux participantes de créer chacune pour son activité, une page sur Facebook, réseau social le plus suivi au Cameroun et y proposer leurs produits. Elle leur a ensuite montré comment animer lesdites pages, non sans leur avoir indiqué l’importance d’une adresse mail et d’un profil sur Linkedin.
Yvonne Deutou du groupe universitaire Deutou a ajouté à cela l’importance de l’apprentissage et de la formation, ce qu’a corroboré Habiba Magou enseignante et promotrice des produits Habiba Care qui a montré son ascension par le biais d’internet, où elle partage les idées de son travail.
Un exposé sur «l’autonomisation économique de la jeune femme musulmane par les activités de services et commerce» a également été développé par l’une des étudiantes, la nommée Asmaou de l’université de Douala. Il s’agissait du thème de son mémoire de master 2.
Et le concours du meilleur pojet a été remporté par deux jeunes femmes qui fabriquent des bonbons de façon artisanale. Radivine Tifa et Farelle Njuh étudiantes en deuxième année, lettre bilingue à l’université de Douala.
Notons que le Kongossa des Jeunes Femmes Leaders est une rencontre entrepreneuriale créée par Griote en vue de booster ou de faire naître l’esprit de leader chez les jeunes élèves et étudiantes du Cameroun et de l’Afrique. Cette deuxième édition était parrainée par le professeur Kwang Kpwang, doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Douala.
Rachèle KANOU / Chantal MVENG
