La Directrice exécutive du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale fait partie des lauréates du Prix international Femme de courage 2021.

La cérémonie virtuelle de remise de prix se tiendra le lundi 08 mars, elle sera  animée par le secrétaire d’État Antony J. Blinken, en présence de la Première Dame américaine, le Dre Jill Biden.

Maximilienne Ngo Mbe est honorée pour son «leadership», son «courage»  et sa «persévérance extraordinaires dans l’adversité de la promotion des droits de l’homme au Cameroun et en Afrique centrale.», dit la communication du gouvernement américain. Elle est également reconnue comme «une voix franche parmi les acteurs de la société civile, sacrifiant souvent sa sécurité personnelle, pour revendiquer  une solution pacifique à la crise anglophone au Cameroun.».

Au sujet de la crise anglophone, « Elle a appelé à la fin des violations des droits de l’homme commises par les séparatistes et les forces de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et par les forces de sécurité du Grand Nord. ». Maximilienne est également félicitée pour ses actions à l’égard de la société civile, les journalistes, et les partis de l’opposition au Cameroun.

Dans son engagement, Maximilienne Ngo Mbé a été victime de menaces ces dernières années. En 2019, elle a subi l’agression d’un individu qui lui a intimé l’ordre d’arrêter de fouiner dans les affaires qui ne la concernent pas. En janvier 2020, le siège du Redhac a été victime d’un incendie qu’elle a qualifié de criminel. L’organisation avait ainsi perdu ses archives et une bonne partie de ses documents.

Mais toutes ces difficultés ne l’ont pas stoppée…

En mars 2020, Maximilienne Ngo Mbé  accusait le ministre de l’administration territoriale de propos mensongers au sujet de l’allégation  du viol de jeunes filles dans le cadre de la crise anglophone. Atanga Nji annonçait alors que 280 jeunes filles de moins de 14 ans avaient été violées par les sécessionnistes. Déclarations contre lesquelles la secrétaire exécutive du Redhac s’était insurgée.

Par contre ces derniers jours, la femme de courage demande l’ouverture d’une enquête sur les accusations portées sur les forces de sécurité s’agissant du viol d’une vingtaine de fille à Nwa dans le Nord-Ouest, en rapport avec les «violences communautaires… qui auraient fait plusieurs morts et entraîné  le pillage et l’incendie des maisons, marchés, et d’églises dans au moins cinq villages». D’autres violences ont été signalées  par les Etats-Unis à Ebam dans le Sud-Ouest.

Le prix international femme de courage avait été décerné à Henriette Ekwe en 2010. Cette année, il reviendra à Maximilienne Ngo Mbe de le recevoir.

Chantal Mveng