«Ma motokwa family, le cas de viol de la petite Mandela âgée de 13 ans m’a complètement essorée. Je prends des vacances je suis fatiguée. Je ne m’accorde plus avec ce monde»

La photo de profil et celle de couverture de l’artiste camerounaise est désormais en fond noir sur sa page Facebook et elle dit prendre des vacances pour se remettre du choc.

Les faits

En effet, la petite Mandela  13 ans, a été violée et sodomisée par un vieillard de 46 ans. C’était au mois de d’Avril 2021 au quartier Japoma dans le 3^ème arrondissement de la ville de Douala.Elle avait été sexuellement abusée sur une planche au milieu du salon d’un chantier en construction non loin du domicile familial.

Elle allait chercher de l’eau dans ce chantier gardé par ce vieillard. Son bourreau, un père de famille a menacé de lui faire du mal au cas où elle le dénonçait.  C’est ainsi que Mandela va changer de comportement à la maison, elle commençait à avoir peur de tout le monde. Elle ne mangeait presque plus. Depuis lors, elle maigrit et son état se dégrade.

C’est à force de la questionner sur son comportement, qu’elle finira par dévoiler à sa maman adoptive qu’elle a été violée. Notons que la petite est orpheline et cela fait plus de 5 ans qu’elle vit chez ses nouveaux parents qui l’ont adoptée comme leur propre fille. Malheureusement, Mandela a perdu sa joie d’enfant à cause du pédocriminel présumé. Son bourreau se trouve derrière les barreaux de la prison centrale de New Bell mais depuis lors, le papa de la victime affirme qu’il y a des tractations en cours pour sa libération. Il s’indigne et appelle les autorités à agir.

«L’affaire qui était en cours au tribunal de grande instance, à ma grande surprise, on a renvoyé au tribunal de première instance.  L’avocat me dit que je prenne les 10 millions qu’on me propose pour laisser tomber l’affaire. J’ai dû prendre un autre avocat qui va suivre l’affaire et j’implore les autorités de m’aider afin que justice soit faite pour Mandela»

déclare le papa de Mandela au micro d’Equinoxe télévision.

Une histoire rocambolesque qui choque et interpelle. Kareyce Fotso connue pour son intérêt pour le social, dit être fatiguée de l’injustice que subissent de jeunes enfants. Elle dit ne plus s’accommoder de cet environnement d’injustice.

«Je n’arrive à rien faire, ça me bouffe beaucoup, cette nuit j’ai senti ma dernière énergie me quitter ma fille a 13 ans comme Mandela»

déplore l’artiste.

Elle répond ainsi aux internautes inquiets qui se demandent pourquoi un fond noir en lieu et place de son profil.

«Excusez-moi ma famille. Je n’ai pas perdu quelqu’un. Mais toute la nuit il y a une question qui m’a taraudée : pourquoi nous vivons au fait ? Pourquoi nous sommes déshumanisés ? Pourquoi tous ces crimes restent majoritairement impunis, le monde me fait peur, je me sens inutile, rien ne bouge, je suis impuissante»,

avoue-t-elle.

Son instinct de mère a pris un coup. Kareyce dit être déboussolée surtout lorsqu’elle pense que cela pourrait aussi arriver à sa fille du même âge. Elle veut prendre du recul pour s’en remettre.

« Je suis entrée dans sa chambre (celle de sa fille) elle dormait j’ai tellement pleuré. Je voyais Mandela en elle. Pardonnez-moi mais il me faut au moins une semaine pour me retrouver avec moi-même, mon être risque de s’envoler j’ai besoin de le rattraper. Je suis certainement lâche mais je suis juste une humaine»,

soutient-elle.

Kareyce Fotso intervient ainsi deux jours après un MeToo sur le viol lancé  Moustik Le Karismatik. Dans une publication sur sa page Facebook mercredi dernier, l’humoriste camerounais engagé, a lancé un appel à témoignage et a invité des spécialistes à se joindre à lui pour aider les victimes de viol.  Des femmes et même certains hommes ont brisé le silence et plusieurs témoignages ont été recueillis.

Notons qu’au Cameroun, 55% de femmes ont été victimes de violence physique depuis l’âge de 15 ans. Plus d’un tiers des femmes ont vécu des cas de viol et d’agression sexuelle, nous disent les chiffres des nations unies.

Rachèle KANOU