L’affaire a été renvoyée au 29 septembre pour jonction des procédures et examination de la demande de mise en liberté du prévénu.
Au tribunal de première instance de Ndokoti ce 15 septembre 2022, le prévenu Julien Bapès Bapès poursuivi pour «diffamation électronique», a une fois de plus plaidé non coupable. C’était au cours de la deuxième audience en flagrant délit dans cette affaire qu’a péniblement porté Christelle Mirabelle Lingom jusqu’à sa mort.
La jeune femme avait été injustement accusée par le prévenu et ses 3 camarades du Parti Camerounais de la Réconciliation Nationale (PCRN) de figurer dans une sextape en juin 2021. Quelques temps après, elle avait été violée alors qu’elle revenait du travail, accusée de diffamation et une plainte déposée contre elle.
Les coaccusés du prévenu soit Jean Louis Batoum et Clotaire Nguedjo interpellés le 1er novembre 2021 avaient été libérés après une nuit passée en cellule. Leur procès est sans suite depuis lors, tandis que Fritz Messey n’a jamais déféré à une convocation.
C’est dans ce sens que l’avocate de la partie civile demande la jonction des procédures, afin que les quatre accusés soient jugés au même moment. Me Tchakounté Charlotte va plus loin et pense que la mise en liberté de Julien Bapès Bapès pourrait faire d’autres victimes.
«Lui accorder la liberté sera l’occasion de faire d’autres Mirabelle»,
déclare l’avocate de la partie civile.
Ce 15 septembre 2022, c’est un nouveau juge qui suit cette affaire, il semble ne pas avoir pris connaissance du dossier. À la prononciation du nom Christelle Mirabelle Lingom, il demande de qui s’agit-il.
«C’est la jeune femme qui est morte après que, Julien Bapès et les autres accusés en liberté l’ont faussement accusée sur les réseaux sociaux»,
précise l’avocate.
Les plaidoiries d’une dizaine de minutes ont tourné autour de cette demande de jonction des procédures et celle de la mise en liberté provisoire du prévenu. Insistant sur l’état de santé du prévenu plaidé à la dernière audience, son avocat demande qu’il bénéficie lui aussi de cette liberté pour équilibrer de la balance.
«Il est hors de question que pour les mêmes faits, les deux autres comparaissent libres et mon client reste en prison. Il doit bénéficier de cette mise en liberté pour l’équilibre de la balance»,
plaide Me Massi, avocat du prévenu, il est membre de Universal Lawyers and Human Right Defense que dirige Me Dominique Fousse. A préciser qu’il n’est pas le même qui a défendu le prévenu à la première audience. Cette demande de mise en liberté introduite par Me Nyemb se base sur une éventuelle fracture du pied de son client.
Le procureur quant à lui a émis un bémol, au vu de l’absence de plusieurs éléments de son dossier médical. Il a énoncé la nécessité de son maintien en détention pour la manifestation de la vérité.
C’est ainsi que l’affaire a été renvoyée au 29 septembre 2022 pour jonction des procédures et examination de la demande de mise en liberté provisoire.
Rachèle KANOU