Le père de Lydienne Solange Taba reste meurtri par la perte de son unique enfant assassinée avec l’arme de l’ancien sous-préfet de la Lokoundjé et dont la situation judiciaire reste inconnue un an après.
Les mots de Patrice Ebemby Mboma sont ceux d’un papa affectif à son unique fille dans l’au-delà; « Ma fille, je ne t’oublierai jamais ».
Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2020, Lydienne Solange Taba mourait dans la résidence de celui qu’elle considérait comme son fiancé, Frank Derlin Eyono Ebanga, à l’époque sous préfet de la Lokoundjé, dans la région du Sud-Cameroun. La jeune étudiante de 23 ans avait reçu des balles dans la gorge, tirées par l’arme de l’administrateur civil. L’homme avait déclaré qu’il s’agissait d’un accident arrivé pendant qu’il nettoyait son arme.
12 mois se sont écoulés, la famille de cette jeune femme morte alors qu’elle était enceinte, ignore la suite judiciaire réservée à cette affaire. La question sur le lieu où se trouve le premier suspect reste en suspens.
«Je doute fort que cet homme soit dans une prison où même dans les locaux d’une gendarmerie. Si oui il s’agirait de quelle loi pour laquelle la garde à vue dure un an ?», Se demande Patrice Ebemby Mboma, le papa de la défunte. Nous l’avons joint au téléphone
Notons qu’une plainte avait été déposée le 3 septembre 2020 au tribunal militaire d’Ebolowa contre l’ancien sous-préfet par le collectif d’avocats Universal Lawyers and Human Right Defense dirigé par Dominique Fousse. Seulement jusqu’à nos jours, il n’y a jamais eu de suite réservée à cette plainte.
«Les avocats ont fait des déplacements dans la ville d’Ebolowa pour avoir la suite de l’affaire mais rien. Ils n’ont jamais été convoqués pour une confrontation devant le juge d’instruction. Je pense même que la dernière fois que les avocats l’avaient rencontré à la légion de gendarmerie d’Ebolowa n’était qu’une mise en scène», déplore le papa de Lydienne.
Une affaire d’assassinat impliquant un administrateur civil qui piétine. Patrice Ebemby Mboma avait même écrit au président de la république du Cameroun, mais cette lettre est restée sans réponse. Frank Derlin Eyono Ebanga, le principal suspect avait été remplacé à son poste de sous-préfet de la Lokoundjé à la suite d’un décret présidentiel précisant qu’il était appelé à d’autres fonctions.
Lydienne meurt alors qu’elle venait de composer le Bts. Quelques jours avant son décès, elle avait confié à ses camarades d’être sous-pression. Enceinte du sous-préfet, la relation n’était plus au beau-fixe.
Le 26 juillet prochain va marquer l’anniversaire du décès de cette fille unique. Le jour s’approche, et les souvenirs de cette disparition trouble, émeuvent la famille.
Rachèle KANOU
