Christine, étudiante dans une université du Cameroun a rencontré des individus sur internet, ces derniers l’ont transformée en objet sexuel.
Son histoire est celle de plusieurs autres jeunes filles qui souffrent en silence.
«J’ai été contacté sur Facebook par un certain Serge qui m’a promis un travail d’escort girl qui consistait juste à jouer les guides touristiques pour des étrangers».
La proposition faite à Christine est assortie d’un salaire inespéré
«Il disait qu’on devait me payer environ 100 000 fcfa l’heure», nous confie-t-elle.
Toute naïve, la jeune fille accepte la proposition et se laisse coacher par Serge qui lui parle de l’arrivée imminente d’un client occidental. La jeune fille est un peu anxieuse à l’idée de devoir assurer sa première mission. Les jours s’écoulent et le client n’arrive pas. Inquiète de la longue attente, Christine interroge Serge à ce propos. C’est alors que ce dernier lui fait une proposition plutôt indécente.
«Il m’a dit que le client proposait de payer deux fois plus que ce qui était convenu si j’acceptais de lui envoyer des photos nues de moi».
La jeune fille refuse d’abord puis se laisse convaincre par son mentor qui lui promet une totale discrétion, mais, les choses ne vont pas se dérouler comme prévue.
«Il devenait de plus en plus exigeant et me demandait de prendre des poses de plus en plus en plus suggestives, faute de quoi il diffuserait mes images. J’exécutais tous ses désirs et j’ai fini par devenir son esclave sexuel».
Au milieu de ce calvaire, Christine rencontre Clément, un ami de Serge qui feint de ne pas être d’accord avec les pratiques de ce dernier, il lui propose son aide et lui donne rendez-vous dans un quartier de Douala.
«Il disait que je devais faire la connaissance de quelqu’un qui pouvait m’aider à résoudre ce problème sans que mes parents ne soient mis au courant.».
Malheureusement, une fois sur les lieux, la jeune fille fait face à deux inconnus qui la violent et lui intime de garder le silence au risque de voir ses vidéos obscènes arriver sur la table de ses parents. Christine pour le moment reste silencieuse et ne parvient pas à en parler en famille, la jeune femme de 20 ans vit dans une famille recomposée, où les relations avec sa belle-maman ne sont pas au beau-fixe. Du coup, difficile de délier sa langue.
Comme Christine, elles sont nombreuses les jeunes filles qui tombent dans les filets d’internautes mal intentionnés et qui, à coup de chantages choisissent de se taire au prix de leur propre dignité.
Il y’a quelques jours, Grâce Divine Mougnok, entrepreneure bien connue sur Facebook relatait le chantage dont elle est victime de la part d’un ex petit ami qui menace de dévoiler sa nudité sur les réseaux sociaux. Dans un storytelling plein d’émotions, elle exposait ses peurs et regrettait amèrement la confiance faite à son amour d’hier.
L’histoire de cette entrepreneure n’est malheureusement pas isolée. Les réseaux sociaux deviennent de plus en plus un terrain ou est sacrifiée la dignité de la femme. On se souvient de la très récente histoire de la jeune Christelle Mirabelle Lingom victime de cyberharcèlement sur Facebook par des individus qui essayaient d’étouffer une histoire indécente de sextape de Malicka Bayemi qui avait pour théâtre le bureau de Martin Camus Mimb célèbre journaliste qui fait désormais face à la justice. La vie de Christelle a basculé en un clic.
A côté de ces histoires connues qui font l’objet d’un certain traitement médiatique et qui parfois finissent devant les tribunaux, il y’a celles de ces victimes muettes qui continuent de subir les horreurs imposées par des bourreaux qui se terrent derrière de faux comptes Facebook pour appâter des jeunes internautes naïves et faire d’elles des objets sexuels.
John Matou